Dans son livre, Merci pour ce moment, publié en 2014, Valérie Trierweiler, ex-épouse du président François Hollande apporte des détails succulents et croustillants sur les méthodes du Makhzen pour apprivoiser les élites françaises quelle que soit leur couleur politique.
Lors des obsèques funéraires du président sudafricain Nelson Mandela, elle est assise à côté de Nicolas Sarkozy. Celui-ci s’adonne à des confidences révélant les détails de « la somptueuse propriété que le roi du Maroc met à disposition de sa famille ». Un geste du souverain marocain dont Sarkozy est infiniment reconnaissant. Depuis, il est devenu un des premiers lobbistes du Maroc et profite de toutes les occasions pour louer les prétendues qualités de Mohammed VI.
Une anécdote qui confirme un secret de polichinelle : la collusion entre le Makhzen et les autorités françaises et la prise en charge de la défense des intérêts du Maroc dans le conflit du Sahara Occidental où Rabat jouit de l’impunité pour mater les sahraouis. Une relation basée sur la corruption et des intérêts qui n’ont rien à voir avec ceux des peuples des deux pays. C’est ainsi que le Maroc est perçue par les élites françaises, toutes couches confondues et quelle que soit leur appartenance partisane, comme un département de la France où ils s’y consuisent comme s’ils étaient chez eux.
C’est le cas aussi pour le président Jacques Chirac qui a avoué avoir une dette envers le père de Mohammed VI. Hassan II, aurait-il financé sa campagne électorale? En tout cas, ce dernier a défendu le Maroc même dans son conflit avec l’Espagne sur le rocher du Persil, connu par les marocains sous le nom de « île de Leïla ».
La générosité du souverain marocain va beaucoup plus loin, en acceptant de soutraiter pour leurs protecteur français. C’est ainsi que les sociétés mixtes franco-marocaines lancent leur programme conjoint visant à investir l’Afrique. Attijariwafa Banque, la BMCE et Maroc Telecom constituent font partie des moyens déployés en vue de conquérir le continent noir.
En retour, la France fais usage de son droit de veto au Conseil de Sécurité pour bloquer toute résolution susceptible d’agacer son allié norafricain. Ainsi, le droit à l’autodétermination et la surveillance des droits de l’homme n’ont aucune chance d’être appliqués dans le cas diu conflit du Sahara Occidental.
Lorsque l’ancien représentant de la France auprès des Nations Unies, Gérard Araud, a qualifié le Maroc de « maîtresse avec laquelle on couche toutes les nuits, dont on n’est pas particulièrement amoureux mais qu’on doit défendre », les autorités marocaines ont fait semblant d’être contrariés, mais au fond de leurs entrailles, ils sont ravis d’être vus ainsi par leur maître gaullois.
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