Par Fouzia Mahmoudi
Alors qu’il ne reste plus qu’une année et six mois avant la prochaine élection présidentielle française, la gauche semble toujours incapable de se mobiliser pour s’unir et surtout pour désigner un candidat unique qui pourrait peut-être concurrencer les deux grands favoris du scrutin, Marine Le Pen et Emmanuel Macron.
De son côté, comme beaucoup de ses anciens collègues du Parti socialiste qui ont lancé leurs propres petits mouvements politique, l’ex-Premier secrétaire du PS lance son «réseau» baptisé «Nouvelle société», un projet centré sur les questions «sociales et climatiques et le patriotisme républicain». Jean-Christophe Cambadélis a, en effet, lancé il y a quelques jours à Paris sa propre mouvance, pour aider la gauche à se «réinventer» et être une «alternative» en 2022.
«La présidentielle qui vient sera redoutable à cause de l’effondrement du clivage droite-gauche. Il a libéré le populisme qui rôde autour de notre démocratie», a affirmé Jean-Christophe Cambadélis, en mettant en garde contre «le national populisme du RN».
Face à «la désagrégation républicaine et les symptômes d’une société malade, d’une République affaiblie», il a estimé qu’il était temps de «refonder un courant de la raison». «Il faut libérer la République de la Ve République, il faut insuffler du girondisme dans la République et construire un nouveau compromis historique entre l’État et les collectivités locales», a-t-il notamment affirmé.
Le projet de «Nouvelle société» est centré sur «l’intégrité humaine, les questions sociales et climatiques et le patriotisme républicain». Selon lui, «une République moderne doit s’articuler autour de principes clairs : l’égalité réelle, la liberté ordonnée, la fraternité laïque». «Nous allons proposer dans le débat à gauche cette devise républicaine revisitée», a-t-il dit. «La laïcité est au cœur de notre contrat social, elle est la seule garantie du vivre-ensemble».
Jean-Christophe Cambadélis a également promis que son réseau allait «travailler à un mémorandum pour la République», afin d’«imposer le renouveau républicain dans le débat de la présidentielle et dans le débat à gauche».
Parmi la centaine de participants (l’accès était restreint pour cause de coronavirus) figuraient notamment deux nouveaux maires PS, Michaël Delafosse (Montpellier) et Karim Bouamrane (Saint-Ouen). Corinne Narassiguin, numéro deux du PS, représentait son parti.
Reste à savoir, et à espérer pour Cambadélis, si cette nouvelle mouvance issue du Parti socialiste réussira à susciter plus d’enthousiasme que l’ont fait les autres petits mouvements et petits partis de gauche créés ces dernières années et qui loin de rassembler les électeurs et partisans de gauche n’ont fait que les fractionner en des factions toujours plus petites et isolées. F. M.
Le Jour d’Algérie, 12 oct 2020