Le rendez-vous du 1er novembre approche à grands pas. Synonyme pour l’ensemble de la société du premier acte de la délivrance du pays de la barbarie colonialiste, le déclenchement de la guerre de libération nationale, est de loin, la date la plus consensuelle qu’ait partagé les Algériens, avec celle du 5 juillet, jour d’indépendance. Il va sans dire que la seconde date n’aurait jamais existé sans la première. C’est dire que le 1er novembre 1954 et le 5 juillet 1962 sont intimement liés et sont l’œuvre d’une même génération de combattants et de militants émérites.
On pourrait s’arrêter là, mais il faut aussi dire à quoi ont servi le combat et la libération du pays. A ce propos, il ne faut pas s’attendre à de la tendresse de la part qui ont perdu l’Algérie de Papa. Ils sont médiatiquement bien armés et ils le font savoir. En effet, à Alger ou à Paris, sur les réseaux sociaux, dans la presse écrite ou dans des livres, les bilans négatifs pleuvent.
Dans la santé, l’économie, l’éducation, la culture, la politique… où que l’on se tourne, on trouvera toujours un «analyste», «expert», «docteur d’Etat hautement spécialisé», pour nous dresser un tableau noir de ce qu’est devenu l’Algérie, après 7 années de guerre glorieuse et 58 ans de gouvernance d’un pays-continent.
Dans leurs commentaires « avisés », personne ou presque n’évoque les conditions dans lesquels vivaient les Algériens à l’aube de l’indépendance. Personne ne relève le fait qu’édifier une nation avec plus de 95% d’analphabètes, quelques centaines d’universitaires, des caisses vides, des millions de citoyens vivant en dessous du seuil de la pauvreté, avec une espérance de vie de 46 ans et éparpillés sur deux millions de kilomètres carrés, n’était pas une mince affaire.
Personne parmi les analystes ne semble capable d’imaginer l’effort colossal fourni par les Algériens et les Algériennes pour aboutir à un taux de scolarisation de plus de 98%, un taux de vaccination des enfants dépassant les 97%, l’électricité fournie à l’écrasante majorité des citoyens. Tout cela est royalement ignoré par les «experts».
Personne parmi ces «bien pensants» ne charge le système colonial qui avait tous les moyens de réaliser ces performances, mais qui a laissé le peuple algérien mourir dans sa misère. Les «analystes» devraient méditer l’exploit algérien au lieu de considérer le sauvetage de tout un peuple comme une entreprise ratée.
Ce qu’il faut peut être retenir enfin, c’est qu’au nez et à la barbe des éternels insatisfaits, l’Algérie n’est plus un département français, mais un Etat souverain, une nation forte et une société solidaire. Le 1er novembre 2020 le rappellera sans doute.
Par Nabil. G.
Ouest Tribune, 13 oct 2020
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