Le capital, qui a de si « bonnes raisons » pour nier les souffrances de la population ouvrière qui l’entoure, est aussi peu ou tout autant influencé dans sa pratique par la perspective de la pourriture de l’humanité et finalement de sa dépopulation, que par la chute possible de la terre sur le soleil.
Dans toute affaire de spéculation, chacun sait que la débâcle viendra un jour, mais chacun espère qu’elle emportera son voisin après qu’il aura lui‑même recueilli la pluie d’or au passage et l’aura mise en sûreté.
Après moi le déluge ! Telle est la devise de tout capitaliste et de toute nation capitaliste (1).
Le capital ne s’inquiète donc point de la santé et de la durée de la vie du travailleur, s’il n’y est pas contraint par la société (2). (…)
Il est vrai qu’à prendre les choses dans leur ensemble, cela ne dépend pas non plus de la bonne ou mauvaise volonté du capitaliste individuel.
La libre concurrence impose aux capitalistes les lois immanentes de la production capitaliste comme lois coercitives externes.
Karl Marx, Le Capital, livre I, section 3, chapitre VIII
(1) Nous nous rendons bien compte de l’immense difficulté à résoudre les questions de la pollution, de l’épuisement des ressources naturelles, de la diffusion des produits toxiques, sans compter la progression des inégalités et la dstruction des sociétés, dans le système actuel de production.
(2) Sous la pression des socialistes allemands, le Chancelier Bismarck, en 1889, décida d’instaurer un âge de départ à la retraite (payée par les cotisations ouvrières et patronnales). Il aurait demandé à un conseiller :
« Dis moi, machin, à quel âge les ouvriers seront-ils morts, à coup sûr ? »
– 65 ans, Votre Excellence
Le départ à la retraite est alors fixé à … 70 ans.
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