Lundi 19 octobre, le Conseil de sécurité se réunira pour une réunion d’information, suivie de consultations, sur le dernier rapport du Secrétaire général (S / 2020/994) sur la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA). Représentant spécial pour la République centrafricaine et chef de la MINUSCA Mankeur Ndiaye; Matias Bertino Matondo, Représentant spécial de l’UA et chef du Bureau de l’UA en République centrafricaine; et Koen Vervaeke, directeur général pour l’Afrique au Service européen pour l’action extérieure, feront un exposé.
Les briefers feront probablement le point sur la situation politique et sécuritaire en République centrafricaine (RCA), notamment dans le contexte des prochaines élections. Le premier tour des élections présidentielles est prévu le 27 décembre, tout comme les élections législatives et locales, avec un éventuel second tour des élections présidentielles en février 2021. Selon le rapport du Secrétaire général du 9 octobre, l’environnement politique de la RCA est «de plus en plus caractérisé par tension et méfiance »à l’approche des élections. Le 23 septembre, l’Assemblée nationale de la RCA a adopté une loi modifiant le code électoral et prolongeant la date limite d’inscription d’un mois sans retarder la date des élections du 27 décembre. Selon le rapport du Secrétaire général, le processus d’enregistrement a été retardé en raison de «l’insécurité et de l’obstruction de plusieurs groupes armés», dont le groupe 3R (Retour, Réclamation et Réhabilitation) et les anti-Balaka.
Les récents amendements de l’Assemblée nationale au code électoral n’ont cependant pas inclus de disposition permettant aux réfugiés centrafricains à l’extérieur du pays de voter aux prochaines élections, malgré une recommandation du cadre consultatif multipartite de la RCA sur les élections, ainsi que le plaidoyer des Nations Unies, pour inclure une telle disposition. Les membres du Conseil peuvent soulever des inquiétudes quant à la privation du droit de vote d’environ 250 000 réfugiés centrafricains et voudront probablement savoir quel effet cela pourrait avoir sur le processus électoral.
Lors d’une réunion ministérielle virtuelle de haut niveau sur la RCA tenue le 1er octobre en marge de l’Assemblée générale, le Président de la République centrafricaine Faustin Touadéra, parlant des élections, a déclaré que l’autorisation de la participation des réfugiés présentait des «obstacles insurmontables». Cependant, il a assuré la réunion que le pays était déterminé à «respecter les délais constitutionnels et à tenir des élections libres, justes, transparentes, inclusives et crédibles».
Les membres du Conseil voudront peut-être entendre parler du rôle envisagé pour la MINUSCA en matière de sécurité pour les élections. Le 2 octobre, le Premier Ministre de la RCA a signé un plan de sécurité pour les élections, qui couvre les rôles que joueront les acteurs de la sécurité du pays (ainsi que la MINUSCA) pendant la période électorale.
Les membres du Conseil voudront peut-être aussi savoir quelles mesures sont prises pour s’assurer qu’une pénurie de financement ne compromette pas le processus électoral. Le rapport du Secrétaire général note qu’un fonds géré par le PNUD créé pour soutenir les élections présidentielles, législatives et locales en RCA jusqu’en 2022 fait face à un déficit global de 19,5 millions de dollars, y compris un déficit de 5,7 millions de dollars pour les prochaines élections présidentielles et législatives de 2020 et 2021 en RCA.
Les parties prenantes internationales présentes à la réunion de haut niveau du 1er octobre ont, quant à elles, semblé unifiées dans leur soutien à la RCA. À l’issue de la réunion, les coprésidents ont souligné la nécessité «d’élections pacifiques, crédibles, transparentes et inclusives dans les délais constitutionnels», tout en offrant leur «engagement sans faille» à soutenir la RCA. Les coprésidents étaient: le président Touadéra, le président de la Commission de l’Union africaine (UA) Moussa Faki Mahamat, et le président de la Commission de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), Gilberto Da Piedade Veríssimo.
Les rapporteurs et les membres du Conseil peuvent également se concentrer sur l’instabilité politique potentielle à l’approche des élections et de leurs conséquences. Les tensions politiques se sont intensifiées ces dernières semaines. Les analystes centrafricains ont noté que le retour des anciens présidents François Bozizé et Michel Djotodia en RCA à la fin de l’année dernière et au début de 2020, respectivement, pourrait avoir un effet déstabilisateur sur le climat politique déjà fragile du pays. L’annonce du 25 juillet par Bozizé de sa candidature aux prochaines élections présidentielles pourrait exacerber les tensions; Bozizé a été inscrit sur la liste des sanctions du Conseil de sécurité en 2014, y compris une interdiction de voyager, pour «avoir pris part à des actes qui portent atteinte à la paix, à la stabilité ou à la sécurité de la RCA ou à leur soutien». De plus, le 5 septembre, Djotodia a annoncé à Bangui qu’il était «définitivement» rentré en RCA; après son retour initial en RCA en janvier, il a ensuite voyagé à l’extérieur du pays. Au moment de la rédaction de cet article, Djotodia n’avait pas annoncé qu’il participerait aux prochaines élections. Quinze candidats, dont trois femmes et le sortant Touadéra, ont jusqu’à présent annoncé leur intention de se présenter aux élections présidentielles.
Certains membres du Conseil peuvent également craindre que toute détérioration de la dynamique électorale ne compromette l’application de l’accord de paix. Le rapport du Secrétaire général note qu’il y a eu à la fois une augmentation des violations de l’accord de paix au cours des quatre derniers mois et une «résurgence de la violence» dans le nord-ouest de la RCA. La situation dans le nord-est de la RCA reste stable, malgré une reprise antérieure de la violence. En réponse à la violence et à l’appui de son mandat de protection des civils, la MINUSCA a entrepris une série d’opérations ces derniers mois, dont une lancée le 17 mai dans la ville de Ndélé dans le nord du pays, pour aider à stabiliser la situation. , et un autre, lancé en coordination avec les forces armées centrafricaines (FACA) le 17 juin, pour mettre fin aux violences contre les civils dans le nord-ouest de la RCA commises par le groupe armé 3R. Certains membres du Conseil souhaiteront peut-être en savoir plus sur l’état de ces opérations.
La situation humanitaire en République centrafricaine est un autre objectif prévu des briefers. Selon OCHA, la situation humanitaire en RCA reste préoccupante. Environ 2,6 millions de personnes ont besoin d’une aide humanitaire en RCA et 2,36 millions de personnes sont considérées comme en situation d’insécurité alimentaire. Selon le Secrétaire général, les tensions intercommunautaires et les attaques contre les civils ont eu des effets néfastes sur la situation humanitaire. En outre, la pandémie du COVID-19 a aggravé la situation socio-économique du pays. Alors que le nombre total de personnes infectées par le coronavirus reste relativement faible (au 10 octobre, il y avait officiellement 4 850 cas), la RCA souffre d’une capacité de test limitée, masquant potentiellement les chiffres réels. Selon l’Organisation mondiale de la santé, la RCA est «l’un des pays les moins préparés à faire face à l’épidémie de COVID-19».
Les rapporteurs et les membres du Conseil peuvent également se concentrer sur l’instabilité politique potentielle à l’approche des élections et de leurs conséquences. Les tensions politiques se sont intensifiées ces dernières semaines. Les analystes centrafricains ont noté que le retour des anciens pré
sidents François Bozizé et Michel Djotodia en RCA à la fin de l’année dernière et au début de 2020, respectivement, pourrait avoir un effet déstabilisateur sur le climat politique déjà fragile du pays. L’annonce du 25 juillet par Bozizé de sa candidature aux prochaines élections présidentielles pourrait exacerber les tensions; Bozizé a été inscrit sur la liste des sanctions du Conseil de sécurité en 2014, y compris une interdiction de voyager, pour «avoir pris part à des actes qui portent atteinte à la paix, à la stabilité ou à la sécurité de la RCA ou à leur soutien». De plus, le 5 septembre, Djotodia a annoncé à Bangui qu’il était «définitivement» rentré en RCA; après son retour initial en RCA en janvier, il a ensuite voyagé à l’extérieur du pays. Au moment de la rédaction de cet article, Djotodia n’avait pas annoncé qu’il participerait aux prochaines élections. Quinze candidats, dont trois femmes et le sortant Touadéra, ont jusqu’à présent annoncé leur intention de se présenter aux élections présidentielles.
Certains membres du Conseil peuvent également craindre que toute détérioration de la dynamique électorale ne compromette l’application de l’accord de paix. Le rapport du Secrétaire général note qu’il y a eu à la fois une augmentation des violations de l’accord de paix au cours des quatre derniers mois et une «résurgence de la violence» dans le nord-ouest de la RCA. La situation dans le nord-est de la RCA reste stable, malgré une reprise antérieure de la violence. En réponse à la violence et à l’appui de son mandat de protection des civils, la MINUSCA a entrepris une série d’opérations ces derniers mois, dont une lancée le 17 mai dans la ville de Ndélé dans le nord du pays, pour aider à stabiliser la situation. , et un autre, lancé en coordination avec les forces armées centrafricaines (FACA) le 17 juin, pour mettre fin aux violences contre les civils dans le nord-ouest de la RCA commises par le groupe armé 3R. Certains membres du Conseil souhaiteront peut-être en savoir plus sur l’état de ces opérations.
La situation humanitaire en République centrafricaine est un autre objectif prévu des briefers. Selon OCHA, la situation humanitaire en RCA reste préoccupante. Environ 2,6 millions de personnes ont besoin d’une aide humanitaire en RCA et 2,36 millions de personnes sont considérées comme en situation d’insécurité alimentaire. Selon le Secrétaire général, les tensions intercommunautaires et les attaques contre les civils ont eu des effets néfastes sur la situation humanitaire. En outre, la pandémie du COVID-19 a aggravé la situation socio-économique du pays. Alors que le nombre total de personnes infectées par le coronavirus reste relativement faible (au 10 octobre, il y avait officiellement 4 850 cas), la RCA souffre d’une capacité de test limitée, masquant potentiellement les chiffres réels. Selon l’Organisation mondiale de la santé, la RCA est «l’un des pays les moins préparés à faire face à l’épidémie de COVID-19».
Source : What’s in blue, 16 oct 2020
Tags : République Centrafricaine, RCA, Bangui, Conseil de Sécurité, Balaka, anti-Balaka, MINUSCA, Mankeur Ndiaye, Matias Bertino Matondo, Koen Vervaeke, Faustin Touadéra,