Depuis lundi, dans la zone bordant le mur marocain de la honte dans la ville sahraouie libérée de M’heris, des dizaines de Sahraouis se sont rassemblés au pied d’un poste militaire marocain et ont manifesté leur rejet de la situation actuelle de blocage au Sahara occidental.
Une situation de passivité de l’ONU et de blocage du processus de paix du fait notamment de la nomination d’un envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies pour faire avancer le processus à travers des négociations directes entre le Maroc et le Front Polisario. Une autre caravane de la societe civile sahraouie se dirige vers la brèche illégale d’El Guerguerat, au sud du Sahara occidental, pour organiser une manifestation populaire avec le même objectif: dénoncer le blocus dans le plan de paix. Dans cette zone en particulier (El Guerguerat), il existe une brèche illégale ouverte par l’occupant marocain depuis 2000 et à travers laquelle des milliers de véhicules passent quotidiennement avec des marchandises à vendre dans toute l’Afrique, en plus d’être l’un des principaux points que les mafias font le trafic de drogues en provenance du Maroc et les acheminent sur tout le continent. Aujourd’hui, les Sahraouis disent assez, ils le disent au Maroc, qui envahit le territoire sahraoui depuis plus de 45 ans, ils disent à l’ONU qui traite ce conflit avec passivité et parti pris envers l’occupant colonial marocain. Une position scandaleuse accentuée depuis le mandat du SG de l’ONU.
Les Sahraouis disent aussi honte aux puissances qui soutiennent le Maroc dans son occupation du Sahara occidental, et elles le disent aussi à tous ceux qui, avec le Maroc, exploitent les ressources naturelles du Sahara occidental. Les manifestants qui se rendent vers la brèche de guéguerre sont soutenus et accompagnés par des dizaines de citoyens sahraouis qui résident habituellement dans les zones libérées du Sahara occidental et il n’est pas exclu que davantage de Sahraouis se joignent également à eux. Pour le moment, tout indique que Guerguerat sera la destination finale où les militants planteront leur camp de base et matérialiseront leur protestation dans le but de combler complètement ce fossé illégal et d’envoyer un message clair au Maroc et à la communauté internationale, et le message est le même que celui qui se répète depuis plus de quatre décennies: les Sahraouis ne renonceront pas à leur terre ou à leurs droits légitimes d’étendre leur souveraineté sur l’ensemble de leur territoire.
Cette caravane, va protester et fermer temporairement toutes les brèches illégales ouvertes par le Maroc le long du mur de la honte qui divise le Sahara occidental, et sa protestation aboutira enfin dans la région d’El Guerguerat , avec pour objectif de montrer le soutien et la fraternité de la société civile sahraouie avec les troupes de l’armée nationale sahraouie présentes dans la zone.
Pour rappel le président sahraoui Brahim Ghali avait assuré dans un entretien à la télévision algérienne que toute attaque des forces d’occupation marocaines contre des civils sahraouis dans la région d’El Guerguerat serait considérée comme une déclaration de guerre.Le président sahraoui a également rappelé que les troupes de l’armée nationale sahraouie sont plus que préparées et pleinement disponibles pour engager tout acte militaire nécessaire à la défense de l’intégrité des civils sahraouis. La tension est montée en flèche après que cette semaine des dizaines de civils sahraouis – y compris des responsables de la société civile sahraouie – se soient déplacés vers le mur militaire marocain pour protester contre l’occupation et l’incapacité de l’ONU à résoudre le conflit. . Pour calmer les manifestations, des membres de la mission des Nations unies (Minurso) ont essayé de dissuader les manifestants sahraouis de protester. Pour rappel après la démission inattendue de l’ancien envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, Horst Kohler, le processus de paix et l’élan créé après les deux cycles de négociations à Genève sont au point mort.
Le président sahraoui, dans une lettre adressée à l’ONU, demande une plus grande implication du Conseil de sécurité pour sortir de l’impasse actuelle au Sahara occidental. Le Front Polisario demande la nomination d’un nouvel émissaire de l’ONU pour réactiver le dialogue tandis que le Maroc préfère un blocage pour perpétuer l’occupation du Sahara occidental.
M. Bendib
Le Courrier d’Algérie, 21 oct 2020
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