Le président Tebboune se serait passé volontiers de cette double polémique provoquée par des déclarations pour le moins irresponsables du ministre de la Jeunesse et des Sports et du wali d’Oran. Et pour cause ! Alors que la campagne électorale, pour la promotion du référendum sur la révision de la constitution entame sa dernière ligne droite, ces deux responsables, ont, sans le vouloir, apporté de l’eau au moulin des pourfendeurs de la «nouvelle Algérie».
Mercredi dernier, le wali d’Oran s’était distingué par une attitude aussi arrogante que désobligeante à l’égard d’une enseignante qui a eu le courage de lui rappeler sa mauvaise gestion en lui exhibant des tables d’école aussi vieilles que le système algérien. Il n’en fallait pas plus pour déclencher l’indignation au niveau de toute l’Algérie face à une posture aussi dédaigneuse d’un commis de l’Etat vis-à-vis d’une enseignante. Il faut saluer la réaction énergique du Premier ministre Abdelaziz Djerad qui a vite fait de désavouer le wali d’Oran en couvrant d’hommage la vaillante maitresse qu’il a citée nommément dans un Tweet posté jeudi soir.
Malheureusement cet écart de conduite n’était pas un cas isolé puisque le ministre de la Jeunesse et des Sports a commis le pire en lançant un missile contre tous les Algériens qui ne seraient pas contents du projet de la révision de la constitution. «Li maâjbouche lhal i bedel leblad » (Que celui qui n’est pas content change de pays !) C’est à la fois osé et grave M. le ministre ! On ne s’adresse pas à ses compatriotes de la sorte. La volonté de plaire au Président n’autorise pas cet excès de zèle qui vous plonge dans l’irresponsabilité. En l’occurrence, les Algériens qui souffrent déjà des contrecoups du COVID-19 et qui n’ont plus la tête à la politique sont suffisamment atteints socialement pour leur servir des propos aussi révoltants, aussi insultants.
Ce jeune ministre qui ne semble pas bien connaitre son pays, son peuple et ses conditions, a raté une belle occasion de se taire. Pour un responsable qui entendait rendre service au président Tebboune qui lui a donné la chance de sa vie de devenir ministre à 37 ans, il vient de commettre une faute politique monumentale.
Tous les Algériens se souviennent encore d’une déclaration puisée du même « répertoire» d’Amara Benyounès qui maudissait ceux qui n’appréciaient pas le pouvoir de Bouteflika (Inaâl bou li ma Yehabnach !)
Ces dérapages verbaux qui se font de plus en plus récurrents, posent un vrai problème sur la moralité des commis de l’Etat qui ne prennent pas conscience des implications de leurs sautes d’humeur. Il y a urgence de mettre fin à ce genre de comportements.
Imane B.
Tags : Algérie, Sid Ali Khaled, Constitution, référendum, 1er novembre,