La place boursière palestinienne est plus importante que celle de l’Algérie…a déclaré le président de la COSOB (Commission d’organisation et de surveillance des opérations de bourse) dans une interview à « LSA direct ». Inimaginable ! Un pays, amputé des 3/4 de son territoire par l’occupation israélienne et en guerre permanente contre l’Etat hébreu, possède plus d’entreprises cotées en bourse que l’Algérie, supposée le plus riche pays d’Afrique !
Mise en place dans les années 2000, dans le sillage des réformes structurelles édictées par le FMI, la cotation en bourse fut juste un bluff. Ajoutez à cela l’opacité qui entoure les financements bancaires et voilà une place boursière réduite à sa plus simple expression. Sur les milliers d’entreprises qui activent en Algérie, seules 4 sont cotées en bourse : il s’agit de Biopharm, Saidal, l’hôtel Aurassi et Alliance assurance !!!
La Bourse d’Alger, lit-on sur le fronton d’un crasseux immeuble situé à l’angle du carrefour Amirouche – Maurétania. C’est ça la Bourse d’Alger sans point à la ligne !
Amère réalité de 20 ans de pratiques économiques mafieuses et où l’opacité fut une règle d’airain. A quoi bon avoir recours à la cotation en bourse quand la vraie place boursière est le square Port Saïd ? Dinar réinjecté dans l’euro et anonymat garanti…Port Saïd et ses filiales à Eulma, Sétif, Oran, Annaba….Jamais en rupture de liquidité et toujours au service du ni vu ni connu. Truisme qui envoie gouvernants et trafiquants dans la même logique, le marché parallèle du fric sans investissements (véritable Bourse de fait), qui fut pendant ces 20 ans une sorte de Banque Mondiale locale avec ses mécanismes, ses commanditaires, ses entremetteurs, ses swifteurs et tutti quanti, fut aussi la véritable mécanique économique de l’Algérie rapineuse. C’est là que s’approvisionnaient les oligarques made in Algeria, avant de prendre leur « Jet privé » aux soutes gorgées d’euros et de dollars. Carnage de la morale, mise au piquet de la décence …La légalité sombra dans un contexte vainqueur par chaos. La suite, on la connaît. La Bourse d’Alger ? La bonne blague ! La Bourse ou la vie, lisait-on dans les romans de Dickens dans les bas-fonds de Soho. La Issaba aima pendant longtemps les deux. Même si au final, c’est une vie de cachot qui sonna la récré.
La Nation, 19 oct 2020
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