par Abdelkrim Zerzouri
La multiplication des signaux d’alerte liés à l’épidémie de coronavirus augure-t-elle d’un retour au durcissement des règles et mesures de lutte contre le Covid-19 ? A entendre le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid, et le Directeur général (DG) de l’Institut Pasteur, Fawzi Derrar, qui ont fait part, ces derniers jours, de leur «inquiétude» suite au rebond du nombre de contaminations au nouveau coronavirus, on croirait que la situation sanitaire s’est gravement détériorée, ou qu’il ne faudrait pas écarter cette éventualité dans les prochains jours. Pourtant, le léger et relatif rebond des cas positifs, 250 nouveaux cas confirmés de coronavirus, 144 guérisons et 10 décès déclarés le samedi 24 octobre, n’est pas loin de la période où les autorités ont procédé au déconfinement de certaines wilayas et l’autorisation de la reprise de certaines activités, suite à la stabilité de la situation épidémiologique en Algérie, estimait-on dans la foulée d’autres avis qui ont salué la stratégie gagnante menée par les pouvoirs publics en Algérie pour lutter contre la propagation du coronavirus (Covid-19), dont les responsables de l’OMS, qui se sont félicités des « mesures prises par le gouvernement algérien pour circonscrire l’épidémie à tous les niveaux ».
Pourquoi alors les autorités algériennes prennent, elles, ce ton alarmant ? Cela suppose-t-il que des données ou des résultats d’enquêtes en leur possession prévoient un retour à la circulation active du Covid-19 ? Des propos du ministre de la Santé abondent dans ce sens, faisant état du lancement d’enquêtes sur le terrain pour identifier les raisons de la propagation du coronavirus dans certaines wilayas, dont Jijel et Saïda, devait discuter le samedi 24 octobre avec les directeurs des établissements hospitaliers de l’évolution du virus et de la préparation en cas de la hausse du nombre des cas. Les craintes des autorités sont particulièrement attribuées au constat d’un relâchement de la part des citoyens en matière de respect des règles de prévention édictées dans le cadre de la lutte contre la propagation du nouveau coronavirus.
Il est vrai et juste, donc, de dire que la détérioration de la situation sanitaire n’est pas à écarter et qu’il faudrait adopter dans ce cadre une attitude d’inquiétude permanente. On a laissé tomber les masques de protection, la distanciation physique et l’hygiène des mains ne sont plus de mise lors des regroupements familiaux, notamment lors des célébrations des fêtes de mariage, en hausse ces derniers jours, sans respect d’aucun protocole. Comme si le Covid-19 est loin derrière nous. C’est ce comportement irresponsable qui augure d’une évolution menaçante de la situation sanitaire. Dans ce contexte, il serait important de ne pas se limiter au constat de relâchement des citoyens pour voir en face une tolérance inadmissible des services compétents chargés de faire respecter les règles sanitaires édictées dans le cadre de la lutte contre l’épidémie de Covid-19. Le relâchement des opérations de contrôle au niveau des marchés, des commerces et des regroupements des citoyens a également contribué, grandement, à l’abandon du respect des règles en question. En vérité, ce qui a sauvé le pays d’une situation désastreuse reste ce maintien de la fermeture des frontières.
Le Quotidien d’Oran, 26 oct 2020
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