Le Makhzen ne s’est pas gêné de continuer d’occuper le Sahara occidental et d’opprimer son peuple, pays qu’il a commencé par partager, dans un premier temps, avec la Mauritanie, avant de se l’accaparer en entier, après le retrait des Mauritaniens de la partie qu’ils détenaient.
Si l’on suit le regard officiel du Makhzen, il serait le plus fervent militant de la construction du «Grand Maghreb», appelé «Union du Maghreb arabe» (UMA), c’est-à-dire d’une Union nord-africaine, pour utiliser une terminologie expurgée de la caricature idéologique.
Les soutiens occidentaux, à ce projet, ne manquent pas, eux aussi, de rappeler, avec insistance, sa nécessité, en pointant du doigt les avantages économiques qu’une telle union recèle, dont l’établissement d’un marché de plus de 80 millions de consommateurs, avec la levée des obstacles à la libre circulation des biens et des personnes, au profit d’économies confinées, jusque-là, dans des frontières étriquées et, d’autant, étouffantes.
La propagande, qui s’ensuit, ne manque pas de surfer sur ces mirobolantes perspectives, en regrettant angéliquement les «différends» entre le Maroc et l’Algérie, au mieux en renvoyant dos à dos les deux «frères ennemis», quand ce n’est pas l’argument que c’est l’Algérie qui dresse des obstacles, en créant des problèmes au Maroc.
Cette union de «politique commune», telle que définie dans l’article 3 du traité de Marrakech, a pour objectif, entre autres, d’œuvrer à «la réalisation de la concorde entre les Etat membres et l’établissement d’une étroite coopération diplomatique fondée sur le dialogue». C’est le minimum que l’on peut espérer, quand il est question de se fondre, à terme, dans un seul ensemble. Pourtant, le Makhzen ne s’est pas gêné de continuer d’occuper le Sahara occidental et d’opprimer son peuple, pays qu’il a commencé par partager, dans un premier temps, avec la Mauritanie, avant de se l’accaparer en entier, après le retrait des Mauritaniens de la partie qu’ils détenaient. A tout le moins, le comportement a de quoi détonner avec la stratégie unificatrice en mettant en évidence la volonté expansionniste de la monarchie, d’autant qu’elle ne manque pas, régulièrement, de brandir sa revendication sur une bonne partie du territoire algérien et sur la Mauritanie, en considération de ce qu’aurait été le «Grand Maroc» et des allégeances dont il bénéficiait. Inutile, tant la chose est notoire, d’invoquer les soubassements de cette attitude où la géostratégie franco-occidentale est omniprésente, qui se marie avec bonheur avec les visées du Makhzen. L’Unité nord-africaine ne peut donc être que dans la mesure qu’elle mette fin aux dernières velléités algériennes de souverainisme. C’est à ce prix que sera accepté l’avènement de ladite «UMA», en tant qu’espace qui pourra s’agencer sans couacs, par exemple, dans l’Union pour la Méditerranée (UPM), où l’entité sioniste trouvera à sortir de son «isolement». La Libye détruite, le Maroc promu, par l’Union européenne, au «statut privilégié de partenaire pour la démocratie», la Tunisie élue «Allié majeur de l’Otan» (même non membre), il ne restera plus qu’à s’en remettre à un processus quelconque, comme celui dit de Barcelone qui mettrait en place «une zone de libre-échange destinée à favoriser les perspectives économiques conjointes», où l’UMA serait devenue inutile et ses «constructeurs» des comparses.
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