Jeune Afrique s’en prend à Zakaria Moumni sur commande. Il répond

L’hebdomadaire français Jeune Afrique, une publication connue pour être le porte-parole des régimes dictatoriaux africains et arabes à qui il refile, contre monnaies sonnantes et trébuchantes, des dossiers de publicité finement ficelés qui chantent leurs louanges, a encore frappé.
Spécialiste des campagnes de dénigrement contre les dissidents marocains,Jeune Afrique vient de publier, peut-être gratuitement, on peut se tromper!, l’un de ses habituels articles contre une victime de l’autocratie marocaine.
Cette fois-ci Jeune-à-fric s’en prend au boxeur marocain Zakaria Moumni coupable d’avoir engagé des poursuites pénales pour « tortures »contre le secrétaire particulier du roi Mohamed Mounir Majidi et le chef de la DST marocaine Abdellatif Hammouchi.
Une affaire qui, comme on le sait, a mis à mal les relations entre le Maroc et la France.
Nous publions l’article de Jeune Afrique qui n’est pas signé, comme vous pouvez le constater. Son auteur est certainement François Soudan, agent de liaison de l’hebdomadaire avec les autorités marocaines et grand amateur de licences de pêche en Mauritanie, comme l’a révélé il y a quelques années le journaliste de L’Express, Vincent Hugeux, dans son livre « Les Sorciers Blancs. Enquête sur les faux amis français de l’Afrique », paru chezFayard en 2007.
La spécialité de Soudan est de retranscrire les papiers que reçoit Jeune Afrique du Makhzen pour les mettre à la sauce de l’hebdomadaire.
Dans ce domaine la réputation de cette revue n’est plus à faire (lire ce que racontent les anciens correspondants de Jeune Afrique en Tunisie, en Côte d’Ivoire et ailleurs).
Nous publions également la réponse de Zakaria Moumni.
Badr Soundouss

Maroc : Zakaria Moumni voulait piéger Mounir Majidi en France
Quand l’ombre du « prince rouge » Moulay Hicham se profile derrière une improbable action en justice contre un proche collaborateur du roi Mohammed VI…
Décidément, Zakaria Moumni n’en finit pas d’étonner. Cet ancien kickboxer franco-marocain, un des acteurs de l’incident de Neuilly qui a provoqué une crise diplomatique sans précédent entre le Maroc et la France, s’en prend à un autre responsable du royaume : Mohamed Mounir Majidi, secrétaire particulier du roi du Maroc.
Fin juin, il dépose une plainte contre Majidi l’accusant de « menaces de mort en France ». Lieu du dépôt : le Tribunal de première instance de Paris, soit la même juridiction où il avait déposé sa première plainte pour torture contre Abdellatif Hammouchi, patron du contre-espionnage marocain, et qui a donné lieu en février dernier à une irruption surréaliste de policiers armés à la porte de la résidence de l’ambassadeur du royaume en France, exigeant la convocation du responsable sécuritaire marocain.
Comme la première plainte, celle contre Mohamed Mounir Majidi était destinée à demeurer secrète pour des raisons évidentes : Moumni voulait profiter de la venue de Majidi en France pour demander son audition devant la Justice, exactement comme il avait planifié son premier coup contre Hammouchi, avec l’aide de l’Association des chrétiens pour l’abolition de la torture (Acat).
Ce n’est pas la première fois que Moumni accuse Majidi de l’avoir menacé de mort, accusation vigoureusement récusée par le secrétaire particulier du roi. Mais son intention cette fois-ci était de le prendre par surprise en France, espérant le faire convoquer par la justice pour répondre à son accusation de menaces de mort et pousser ensuite les médias à relayer amplement l’information.
Un plan qui n’en finit pas de susciter des interrogations sur ses auteurs et les parties qui peuvent en tirer profit. Selon nos informations, le 26 juin soit quelques jours avant de déposer sa plainte, Zakaria Moumni a été vu en compagnie du prince Moulay Hicham et de son épouse au Marta Bar de l’Hôtel Le Fouquet’s Barrière à Paris. Les deux hommes se sont entretenus longuement et pas seulement, on l’imagine, du job d’adjoint au chef de la sécurité de l’hôtel Georges V à Paris que lui a décroché le « prince rouge »…
Jeune Afrique

Zakaria Moumni lors du congrès d’Amnesty international (Photo DR)
COMMUNIQUE ADRESSE AU PEUPLE MAROCAIN ET AU ROI DU MAROC
Contrairement aux affirmations de cet article publié dans le journal Jeune Afrique, Zakaria Moumni ne voulait piéger personne en France. Il a tout simplement déposé une plainte contre les commanditaires et les tortionnaires à l’origine des tortures qu’il a subies au Maroc dans le centre de Temara. En premier Mounir Majidi le secrétaire particulier du roi Mohammed VI, en qualité de commanditaire, et Abdellatif Hammouchi, le directeur de la DGST marocaine, qui a exécuté les ordres pour enlever Zakaria Moumni, le torturer et le séquestrer.
Rappel des faits : Zakaria Moumni a été enlevé le 27 septembre 2010, à sa descente de l’avion à Rabat, il a été enlevé, puis torturé dans le centre de Temara par les agents de la DGST, en présence du Directeur Abdellatif Hammouchi, que Zakaria Moumni a pu voir puis identifier. Tout cela sous les ordres du roi et de Mounir Majidi, d’après les dires de ses bourreaux qui ne cessaient de lui répéter « Ca t’apprendra à aller manifester devant chez le roi et citer Mounir Majidi ».
Pourquoi Mounir Majidi ? Parce que c’est la seule personne qui a menacé Moumni de mort en France « T’as de la chance d’être en France, si t’étais au Maroc, on t’aurait fait la peau » devant la résidence privée du roi Mohammed VI à Betz en France en 2010.
Tout cela parce que Zakaria Moumni a manifesté devant la résidence privée du roi en France le 25 janvier 2010 pour dénoncer l’injustice dont il avait été victime et la privation de ses droits légitimes de sportif de haut niveau dont Mounir Majidi était à l’origine.
La plainte contre Mounir Majidi a été déposée en même temps que la plainte contre Abdellatif Hammouchi via Maître Patrick Baudouin, avocat, et Président d’honneur de la FIDH (Fédération Internationale des Ligues des Droits de l’Homme), et Maître Clémence Bectarte, le 21 Février 2014 et non fin Juin 2014, comme le prétend le journal Jeune Afrique. Et non avec l’aide de l’ACAT (Association des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture).
Il n’y a aucun lien avec les prétendus faits décrits dans l’article Jeune Afrique, notamment que la plainte a été déposée quelques jours après que Zakaria Moumni « ait été vu en compagnie du Prince Moulay Hicham et son épouse au Marta Bar de l’Hôtel Fouquet’s Barrière. »
Pourquoi Zakaria Moumni a t-il été vu au Fouquet’s à Paris avec le Prince Moulay Hicham et son épouse le 26 Juin 2014 ? Tout simplement parce que à cette époque-là le Fouquet’s était le lieu de travail de Zakaria Moumni. Et il se trouve qu’à ce moment-là le Prince Moulay Hicham et son épouse étaient clients de l’établissement. Il était fort probable que Zakaria Moumni croise le Prince et son épouse dans le restaurant du Fouquet’s, comme au Bar, comme dans le hall de l’établissement.
D’ailleurs, précision, fin juillet 2014 le Directeur de l’Hôtel Fouquet’s Barrière, Nicolas Cloarec et le directeur de la Sécurité, Alain Kada, ont annoncé à Zakaria Moumni qu’ils mettaient fin à son contrat avec le Fouquet’s « pour des raisons politiques ». Après son insistance à comprendre car ce n’était pas son professionnalisme qui était en cause, ils ont admis qu’ils avaient reçu l’appel de l’Ambassadeur du Maroc à Paris leur demandant de se séparer de Zakaria Moumni s’ils souhaitaient toujours garder leurs clients du royaume chérifien, et ce, par rapport à sa plainte contre Abdellatif Hammouchi et Mounir Majidi, en lui conseillant même de prendre contact avec l’Ambassadeur pour « régler cette affaire ». Et quelle coïncidence le seul pays étranger où le groupe Barrière a des hôtels de luxe se trouve être le Maroc avec 2 palaces à Marrakech…. La Direction de l’hôtel précise que Mounir Majidi et Abdellatif Hammouchi sont des clients de l’hôtel et se soucie du bien-être des tortionnaires en visite à Paris. « De toutes façons, l’un comme l’autre ne peuvent plus voyager en dehors du Maroc », a répondu Zakaria Moumni.
Sur les allégations farfelues selon lesquelles Zakaria Moumni occupe le poste d’adjoint au chef de la Sécurité du palace parisien Georges V que le Prince Hicham lui aurait « décroché », toujours selon le journal JeuneAfrique, précisons que Zakaria Moumni ne travaille pas au Georges V et n’y a jamais travaillé.
Le message de Zakaria Moumni au roi du Maroc est clair : » Vous êtes entouré par des bonimenteurs et des incompétents, comme votre ministre Mohand Laenser qui a prétendu d’abord ne pas me connaitre et reconnaître une semaine après qu’il a eu des échanges avec moi et qu’il m’a même invité pour une audience avec vous.
Moi, je suis un citoyen honnête et je l’ai prouvé, j’ai représenté le Maroc mieux que votre entourage, je suis devenu numéro 1 mondial et j’ai levé le drapeau marocain fièrement. Mais mon pays, c’est-à-dire les institutions marocaines sous votre ordre et votre entourage m’ont trahi.
Si vous voulez mettre fin à ces propos absurdes et incohérents, dignes d’une comédie ratée, j’ai tous les enregistrements de mes échanges à tous les niveaux, du petit émissaire en passant par le ministre jusqu’à votre Directeur du Protocole Royal. Moi je me bats pour moi et ma réhabilitation. Personne ne me pousse à faire quoi que ce soit et personne ne dicte mes actions. Il faut arrêter de jouer sur mes intentions car cela vous discrédite encore davantage. J’ai lu dans la presse mahzenienne tour à tour que les services secrets algériens étaient à l’origine de mes actions, puis les services secrets français et maintenant le Prince Hicham.
Quand on dit la vérité et qu’on détient toutes les preuves, on ne se cache ni d’un juge ni d’un arbitre. Je pense que vous savez parfaitement et mieux que tout le monde la vérité puisque vous avez vous-même mandaté votre Ministre de l’Intérieur Mohand Laenser et votre Directeur du Protocole Royal, M. Abdeljawad Bellhaj, pour réparer l’injustice dont j’étais victime.
Dites leur donc de cesser ce jeu médiocre.
Et je le dis haut et fort, j’ai porté plainte contre ces tortionnaires, votre secrétaire particulier, Mounir Majidi, et votre Directeur de la DGST, Abdellatif Hammouchi, parce que personne n’était capable de me rendre justice au Maroc. J’ai porté plainte en France, en Europe, aux Etats Unis, et s’il y a une autre planète que la Terre où ils peuvent aller, j’y porterai plainte aussi. Vous savez parfaitement que malgré ce que vous m’avez fait, vous ne m’avez jamais brisé et je ne baisserai JAMAIS les bras jusqu’à ce que Justice me soit rendue ».
Zakaria Moumni

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