Plusieurs centaines de personnes ont manifesté hier à Rabat pour dénoncer les « entraves » aux activités de certaines organisations de droits de l’Homme au Maroc, appelant les autorités à mettre un terme à «l’escalade des interdictions», a constaté un journaliste de l’AFP. « Les droits humains sont notre droit », « Dignité et résistance ».
« Interdiction, répression… nous sommes toujours là! », ont notamment scandé ces participants, pour la plupart issus de l’Association marocaine des droits humains (AMDH, indépendante), une des principales ONG du royaume en la matière. Rassemblés devant le Parlement, dans le calme et sans intervention policière, les militants ont brandi de nombreuses pancartes : « Non au dénigrement », « Pour la liberté d’association », «Touche pas à mon AMDH ».
« La plupart de nos 97 sections sont présentes ainsi que des représentants d’autres instances. Cela témoigne de notre colère face aux entraves contre les activités de nos mouvements», a déclaré à l’AFP le président de l’AMDH, Ahmed el Haij. « Il faut mettre un frein à cette escalade d’interdictions », a-t-il ajouté. En septembre, l’AMDH avait dénoncé une «interdiction systématique » de ses activités, sur fond de tension croissance avec les autorités.
En juillet, le ministre de l’Intérieur, Mohamed Hassad, avait accusé des ONG locales de servir un agenda étranger – en allusion à certains de leurs fi nancements – et d’aff aiblir par leurs critiques la lutte contre le terrorisme, entraînant des protestations dans les milieux associatifs. Le porte-parole du gouvernement, Mustapha Khalfi , a par la suite assuré que le Maroc ne menait «aucune off ensive contre les organisations de droits de l’Homme ». En 2014,
« 40 associations ont organisé 4320 activités », a-t-il relevé. Début novembre, Human Rights Watch (HRW) a de son côté appelé les autorités à « arrêter d’entraver arbitrairement les activités pacifi ques des organisations indépendantes de défense des droits humains ».
Alors que le Maroc accueille à la fi n du mois à Marrakech un Forum mondial des droits de l’Homme, il devrait « mettre fi n à toutes les restrictions arbitraires sur les rassemblements organisés par ses propres militants », a estimé HRW.
Hier, le président de l’AMDH a laissé entrevoir un boycott de ce rendez-vous par son association. « La situation que nous endurons ne nous paraît pas compatible avec une participation », a-t-il avancé.
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