RECONNAISSANCE IMPLICITE DU SAHARA OCCIDENTAL PAR LE MAROC
Le Maroc est coutumier du fait. Il eut la même attitude s’agissant de la Mauritanie qu’il reconnut tacitement avant de le faire officiellement le 29 janvier 1970 en établissant des relations diplomatiques entre eux et en échangeant des ambassadeurs. C’est par des touches similaires à celle d’adhérer à l’Union africaine, alors que le Front Polisario en fait toujours partie, que le Maroc a généralement fait connaître ses changements de position.
En effet, dans le sillage du Traité d’Ifrane (Janvier 1969) par lequel Rabat renonçait à ses revendications sur des terres algériennes, le Maroc supprimait en novembre 1969 le « ministère de Mauritanie et du Sahara » pour montrer sa bonne volonté de régler les problèmes de frontières avec ses voisins.
L’amélioration sensible des relations entre l’Algérie et le Maroc – celles-ci avaient atteint l’euphorie entre 1972 et 1974 – avait très largement permis la reconnaissance de la Mauritanie par le Maroc. D’autant que le communiqué commun publié à l’issue de la rencontre du 27 mai 1970 à Tlemcen entre le colonel Boumédienne et le roi Hassan II, soulignait que « […] le développement de leurs relations [était] fondé [notamment] sur l’intégrité territoriale [des pays du Maghreb] et de l’intangibilité des frontières [héritées de la colonisation] » retenue comme principe en 1964 au sommet de l’OUA du Caire.
Si le Maroc s’achemine vers la reconnaissance officielle de la RASD, cela constituerait une concession importante, encore plus importante que celle faite en 1970 à l’égard de la Mauritanie, de la part de Rabat qui espère ou qui a déjà obtenu des concessions de la part de l’Algérie, comme cela était le cas à la suite de la signature du Traité d’Ifrane, Alger et Rabat s’étaient, en effet, mis d’accord, « en vue de mener une action commune et d’harmoniser leurs efforts, dans le domaine économique, à constituer une société algéro-marocaine pour la mise en valeur de la mine de Gara-Djebilet ».
Peut-on, avec la demande officielle du Maroc de retrouver l’Union africaine, après trente-deux années d’absence, conclure à une conciliation entre nos pays et la consolidation de leurs relations dans tous les domaines afin de relancer dans les faits la construction du Maghreb face aux multiples défis auxquels fait face notre région : immigration massive, terrorisme, déstabilisation, intervention militaire étrangère, démographie galopante, crise économique, criminalité internationale (drogue, traite des êtres humaines etc.) …
Parti-UDM
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