Par Rafik Benasseur
Cela confirme véritablement la température des relations entre Alger et Rabat, caractérisées par une tension quasi permanente, alimentée par le makhzen pour qui tous les maux du royaume viendraient d’Algérie. Signe de cette glaciation, l’ambassadeur du royaume du Maroc à Alger a quitté Alger, jeudi dernier presque sur la pointe des pieds, au terme de sa mandature.
Abdallah Belkziz, puisque c’est de lui qu’il s’agit, s’était en effet distingué par des rapports acidulés contre les responsables algériens et même les journalistes. Dans un note confidentielle éventée, qu’il a envoyé au ministère des Affaires étrangères de son pays, il usé de mots très durs pour qualifier certains responsables algériens notamment l’actuel ambassadeur à Bruxelles, et ancien porte parole du MAE, Amar Belani.
Même les journalistes n’ont pas trouvé grâce à ses yeux, en qualifiant certains d’entre eux, qu’il a cité nommément de «plumitifs», de «scribouillards» et autres noms oiseaux. Durant son passage à Alger, ce sujet du roi pas très diplomate pour le coup, les relations entre Alger et Rabat ont oscillé entre le mauvais et le pire. A commencer par l’odieuse profanation du drapeau national au Consulat de Casablanca le 1er novembre 2013.
Belkziz a eu également à «gérer» les déclarations irresponsables de son collègue à l’ONU, l’irascible Omar Hilale, en faveur de la reconnaissance du mouvement indépendantiste de Kabylie (MAK).
Un bilan noir
Il faut ajouter aussi l’intrusion d’individus marocains à Ghardaïa pour tenter de manipuler les jeunes du Mzab dans le sillage des événements tragiques qu’à connu la région. C’est dire que ce fumeux Abdallah Belkziz laissera un mauvais souvenir en Algérie ; et l’on comprend mieux pourquoi il n’a pas eu droit à une cérémonie d’adieu digne d’un diplomate honnête qui aura travaillé pour renforcer les liens entre les deux pays voisins.
Une petite audience que lui a accordée le président du Conseil de la Nation Abdelkader Bensaleh, et le désormais ancien ambassadeur du royaume du Maroc de plier bagage et rentrer chez lui. Et pour cause, ce départ intervient dans un contexte tendu des relations entre Rabat et Alger.
Lahcen Abdelkhalek en pompier
Il y a quelques jours, une passe d’armes a eu lieu à Marguarita, au Venezuela, lors du débat interactif de la réunion ministérielle du Mouvement des non-alignés, entre le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra et le chef de la délégation marocaine Omar Hilale. Ce dernier n’a pas apprécié que l’Algérie s’oppose à la candidature marocaine à la présidence du comité politique du MNA.
Lamamra avait précisé que «le Mouvement doit rester fidèle aux 17 territoires non autonomes, suivi activement par le C24 des Nations Unies, notamment un dans son voisinage immédiat, le Sahara occidental qui doit exercer son droit inaliénable à l’autodétermination conformément aux dispositions de la légalité internationale et à celle continentale africaine». Il n’en fallait pas plus au fougueux Omar Hilale pour bondir rageusement comme il a l’habitude de le faire.
C’est dans cette ambiance que M. Lahcen Abdelkhalek va prendre la place de Belkziz à Alger en tant que nouvel ambassadeur du royaume, qui vient tout juste de rentrer d’une mission à Amman, en Jordanie. Le gouvernement algérien a faut-il le rappeler donné son accord à la nomination de ce dernier en avril dernier.
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