Après que les festivaliers eurent partagé la réalité et les attentes d’un peuple en lutte, l’heure de la fin a sonné avec une note de tristesse inévitable en sus de tous les échanges humains qui ont eu lieu depuis une semaine
Donc, la treizième édition du festival Fisahara tire à sa fin, mais avant les «au revoir» définitifs, une cérémonie digne des grands événements cinématographiques, teintée d’une légère mélancolie, pour la remise des prix aux meilleures productions cinématographique a eu lieu en présence du Premier ministre sahraoui, Abdelkader Taleb Omar et de plusieurs autres responsables, d’une pléiade d’artistes et de nombreux journalistes ainsi qu’une assistance venue nombreuse .
Après quelques exhibitions acrobatiques d’une troupe venue d’Espagne qui ont donné la sueur froide et subjugué le public présent, la star du cinéma espagnol Clara Lago, qui a assuré l’animation de cette cérémonie, n’a pas tardé à annoncer la couleur en recevant des enveloppes contenant les noms des heureux élus de cette édition.
Le jury a donc fait son choix. La République arabe sahraouie en est l’heureuse élue pour le premier prix, le Chameau blanc pour le film Leyuad , d’Ibrahim Chekaf. Ce prix a été remis par le Premier ministre sahraoui, Abdelkader Taleb Omar.
Le film Leyuad est un road movie dans un espace sans route, un voyage vers l’essence et la philosophie du peuple sahraoui. Il raconte la quête d’Imam Boisha, poète sahraoui en exil, qui revient dans le Sahara Occidental à la recherche de l’essence de sa poésie.
Accompagné du sage Belga, du philosophe Mohamed Salem et de l’érudit Bonnana Busseid, il part vers Leyuad, terre ancestrale des Hommes du Livre et berceau de l’identité du peuple sahraoui.
La poésie transforme ce voyage en un chemin poétique et émouvant. Quant au second prix, il est revenu à l’Iranienne Rokhsareh Ghaemmaghami pour son film Sonita. Ce film relate l’histoire d’une adolescente de 18 ans, Sonita, qui aurait aimé avoir Michael Jackson et Rihanna comme parents. Elle rêve de devenir une grande artiste, une rappeuse, se produisant dans de grandes salles faces aux milliers de fans.
Mais la jeune fille est une réfugiée afghane clandestine en Iran et habite depuis dix ans dans la banlieue pauvre de Téhéran. Sa mère ne la soutient pas du tout et la vend pour un mariage forcé contre la somme de 9 000 dollars. Sonita est une jeune forte, téméraire et passionnée, qui refuse qu’on lui dicte son avenir. Elle va tout faire pour échapper au joug familial… Le troisième prix a été attribué au film El Ghorba.
Deux prix honorifiques ont été aussi décernés. Le premier a été remis à la star du cinéma espagnol Clara Lago et le second à la Palestinienne Riham Ghali pour leur parcours et leurs contributions à mettre en lumière le long combat de ces refugiés pour la défense de leurs droits. A la fin de cérémonie, un air de nostalgie se lit déjà sur les visages de ces refugiés, qui durant une semaine nous ont déjà adopté et familiarisé.
Avant même le départ définitif de tous les participants, les Sahraouis commencent à esquisser des sourires mélancoliques. Mais que peut-on faire ? Car toute chose a une fin, souhaitant la leur avec l’occupation. La treizieme édition du Festival international de cinéma du Sahara occidental, s’achève donc après une semaine d’échanges, de projections et de festivités et les habitants de Dakhla se préparent à revenir à l’isolement dans lequel ils vivent toute l’année.
La solidarité, le partage des visions, l’ouverture culturelle et la conviction en une cause commune à soutenir et défendre ont marqué cette semaine passée avec les réfugiés du camp de Dakhla.
Par : DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL AUX CAMPS DE RÉFUGIÉS À DAKHLA : IDIR AMMOUR
http://www.lemidi-dz.com/index.php?operation=voir_article&date_article=2016-10-17&id_article=la_24@art1@2016-10-17
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