Des documents secrets du ministère marocain des Affaires étrangères donnent les listes de 29 agents étrangers au service du Makhzen qui les a chargés de «défendre» la thèse de l’occupation coloniale du Sahara Occidental par le Maroc devant la 4e commission de la 69e assemblée générale de l’ONU (septembre 2014). Ces documents constituent une preuve supplémentaire des moyens, pour le moins, malhonnêtes – mensonges et manipulations – mis en œuvre par le Makhzen pour défendre la cause perdue à l’avance de la «marocanité du Sahara Occidental». Les interventions de ces 29 personnes sont totalement dénuées de sincérité comme le montrent ces documents qui contiennent la «feuille de route» qui leur est assignée par le Makhzen. En échange de la prise en charge de leur transport et de leur hébergement à New York, siège des Nations unies, par une agence de voyages payée par le Makhzen, et d’une somme de 2 000 dollars par jour auxquels s’ajoutent 200 dollars de frais pour le transfert de l’aéroport à l’hôtel, ces faux témoins s’en prennent à l’Algérie qui ne leur a absolument rien fait, mais ils doivent cette contrepartie à leurs embaucheurs qui ne sont autres que les services de renseignements marocains de la Direction générale d’études et de documentation (DGED). La mission qui leur est confiée est, en effet, de «discréditer le discours algérien» dont le Makhzen a cru connaître les thèmes : «questions des droits de l’Homme, les ressources naturelles, l’autodétermination, l’indépendance, etc.».
Le Makhzen dicte à ses agents la riposte anti-algérienne en les orientant sur les thèmes à évoquer, notamment celui de «la situation humanitaire dans les camps (de réfugiés)» et de «la violation des droits de l’Homme dans les camps». Parmi les documents secrets du MAE marocain, le PV d’une réunion consacrée à la 4e commission de la 69e session, l’Assemblée générale des Nations unies établit clairement l’implication directe de la DGED dans le choix des agents étrangers, sur la base, lit-on dans le PV, «des critères déjà définis à savoir la diversité des profils, la répartition géographique et la stature des intervenants». Ce profil est détaillé dans une autre note du MAE marocain : «Journalistes, juristes, universitaires, historiens et correspond aux thématiques proposées (réformes politiques au Maroc, initiative marocaine d’autonomie et sa conformité avec l’exercice de l’autodétermination, modèle de développement des provinces du sud, etc.)».
Le Makhzen n’en est pas à sa première opération de mobilisation de ses agents dans le même but : défendre l’occupation coloniale du Sahara Occidental par le Maroc et s’attaquer à l’Algérie qui est solidaire de la lutte du peuple sahraoui pour l’autodétermination et l’indépendance. Les mêmes documents nous apprennent que pour ne pas «griller» ses agents, le Makhzen a décidé de «surseoir à la réunion de coordination avec les pétitionnaires à la Mission permanente du Maroc à New York, et de ne pas offrir de dîner pour maintenir la discrétion sur la présence de nos pétitionnaires et leur lien avec les officiels marocains sur place».
Dans ses «commentaires» destinés à sa hiérarchie, le directeur fait remarquer que l’Algérie ne fait pas appel à des agents étrangers pour faire passer ses points de vue dans la réunion de la 4e commission de l’Assemblée générale des Nations unies.
Houari Achouri
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