L’Institution de l’Union africaine (UA) ayant enregistré des avancées notables dans sa marche vers les objectifs et les missions qu’elle s’est fixés à la lumière des principes et de l’héritage historique commun des peuples du Continent, à travers les luttes contre l’esclavagisme, le colonialisme et l’apartheid, s’intéresse de très près aux promoteurs de l’expansionnisme.
Il s’agit de l’Entité sioniste occupant la Palestine et le colonisateur marocain au Sahara occidental, au niveau de la scène arabo-africaine. En effet, le premier aspire à décrocher le siège d’observateur à l’UA, au moment où le second y demande son adhésion. Deux démarches paraissant distinctes dans la forme, et qui fondamentalement convergent dans le fond, notamment concernant les objectifs escomptés, par une approche politique adoptée par le même système politique expansionniste, celui qu’érige Israël en Palestine, et le Royaume chérifien dans les territoires du Sahara occidental. Si Israël aspire à décrocher le siège de membre-observateur, au sein de l’UA, qu’elle occupait au sein de l’ex-OUA, et qu’elle a perdu, par la force des textes pour la création de l’UA, dont celui relatif au soutien des peuples pour leur liberté et l’indépendance, hérité de l’Histoire de la lutte pour les indépendances en Afrique et ailleurs dans le monde, le Maroc a, de son côté, formulé sa demande d’adhésion à l’UA. Une demande qui pose plus d’une interrogation, au regard des conditions, qui sont les mêmes, qui ont vu Rabat quitter, en 1984, l’ex-OUA, après l’admission de la République arabe sahraouie démocratique (Rasd), à l’Organisation africaine, en conformité, outre des principes et textes de l’ex-OUA, mais également de la Charte des Nations unies (ONU) et le Droit international, consacrant le droit du peuple du Sahara occidental à l’autodétermination, lequel territoire est une question de décolonisation inscrite sur l’Agenda onusien, depuis les années 60. Autre donne dictant les demandes et les manoeuvres précitées de l’Entité sioniste et des autorités coloniales marocaines, en direction de l’UA, les camouflets, d’ordre politique, diplomatique, juridique et économique, occasionnés à ces deux partenaires dans leur politique coloniale, le premier en Palestine et le second au Sahara occidental, notamment dans des espaces qu’ils croyaient acquis par le travail lo ngtemps consenti des lobbies pro-israélo-marocain, dans l’espace et les Institutions de l’Union européenne (UE). Si, pour l’Entité sioniste, la majorité de l’opinion des peuples d’Europe est hostile et opposée à l’occupation et aux pratiques israéliennes en Palestine, les campagnes dans l’UE, de boycott des produits israéliens de provenance des territoires palestiniens occupés, ont et continuent d’occasionner des pertes importantes pour l’économie de l’Entité sioniste, outre les multiples déclarations de responsables et rapports d’ONGs européennes accablant Israël dans sa politique sioniste en Palestine.
De son côté, alors que le Royaume chérifien après plus de 14 ans, depuis la création en 2002 de l’UA, et auparavant une absence de plus de 18 ans, de l’ex-OUA, dès 1984, date de la sortie du Maroc de cette ex-Organisation africaine, en réaction à l’admission de la République arabe sahraouie démocratique (Rasd) à l’ex-OUA, Rabat a pointé, des années durant, sa boussole vers l’UE, puis vers les pays du Golfe, espace politique confortable pour sa colonisation du Sahara occidental.
Sa demande d’adhésion à l’UA, récemment, intervient, à l’instar d’Israël, dans un contexte marqué par les camouflets qui lui ont été occasionnés, à divers niveaux, dans l’espace de l’UE, dont Rabat pensait acquis à elle indéfiniment par le soutien inconditionnel de la France et des lobbies pro-israélo-marocain. Lequel soutien a été mis en échec, par la force du Droit et la justesse de la Cause du peuple sahraoui, dans sa lutte pour ses droits et son indépendance, par la Justice de l’Union européenne, qui, outre son annulation des Accords Maroc-UE, car incluant le Sahara occidental, elle a mis en exergue l’illégalité de la présence marocaine au Sahara occidental et qu’elle reconnaît le Front Polisario, comme seul et légitime représentant du peuple sahraoui.
Alors, dans sa manoeuvre d’adhérer à l’UA, comme à Israël de siéger comme membre-observateur dans un espace là ou l’Histoire a banni la colonisation, il est à se demander comment certains chefs d’État africains adopteront une posture, à contre sens de cette Histoire, faire fi du Droit international et des normes morales de la communauté internationale. Laquelle posture si elle venait à s’expimer est en violation de l’article 4 (b) de l’Acte constitutif de l’UA, stipulant que celle-ci fonctionne conformément aux principes du Respect des frontières existant au moment de l’accession à l’indépendance. Et ces mêmes principes de l’UA précitées furent réitérés, faut-il le noter, à l’article 4 (f, h, i, k) du Protocole relatif à la création du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine, de même qu’aux articles 3 (a) et 4 (c) du Pacte de non-agression et de défense commune de l’Union africaine.
Karima Bennour
Sellal : « L’Algérie aura son mot à dire »
Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a évoqué, samedi dernier, à partir de la capitale malienne, l’agenda du Sommet de l’Union africaine, prévu fin mois courant, qui portera sur «des points très importants», a-t-il indiqué à la presse, en marge du Sommet Afrique-France, tenu à Bamako.
Citant la question de l’adhésion du Maroc à l’Union africaine (UA), figurant à l’ordre du jour du Sommet de l’UA, à Addis Abeba, Éthiopie, Abdelmalek Sellal a souligné que l’Algérie aura son mot à dire sur ce sujet.
Le Premier ministre a précisé, par ailleurs, que parmi les autres points importants qu’abordera le Sommet de l’UA «l’élection du nouveau président de l’Union, ainsi que tous les conseillers».
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