par Khider Chérif
Algérie Patriotique, 11/04/2017
Dans le prolongement de l’affaire révélée par Algeriepatriotique en novembre 2016, de nouveaux éléments sont venus confirmer l’ampleur des réseaux mis en place par le Makhzen pour blanchir l’argent de la drogue qu’il produit chez lui. Véritables circuits bancaires parallèles, ces réseaux s’étendent bien au-delà du continent africain. Ils sont aujourd’hui solidement enracinés en Europe où les bandes criminelles marocaines ramassent régulièrement de colossales sommes d’argent.
Une enquête minutieuse menée récemment par la justice française révèle que les revenus du cannabis sont transformés en or aux Emirats arabes unis ou en Belgique après avoir transité par la France. Le pot aux roses a été découvert après le démantèlement d’un des réseaux chargé justement de blanchir une partie appréciable de l’argent sale marocain. 27 personnes sont impliquées dans ce réseau tentaculaire dont les cerveaux sont Sayed Maricar, un Indien de 35 établi à Paris, et un certain Saraf qui jouait le rôle de «banquier». Ce dernier était directement mandaté par des trafiquants marocains. Les 27 personnes ont été renvoyées le 5 avril dernier en correctionnelle.
Selon la justice française, «le système était méticuleusement organisé entre l’Europe, le Maroc, les Emirats arabes unis et l’Inde, aussi sophistiqué dans son architecture qu’artisanal dans ses méthodes». Saraf chargeait des «collecteurs» en France de rassembler l’argent du trafic de drogue. L’argent était ensuite remis aux équipes de Sayed Maricar qui le convoyaient jusqu’à Dubaï ou en Belgique, où il était converti en or. Le précieux métal était à son tour acheminé aux Emirats arabes unis ou en Inde. Là, il servait généralement à l’acquisition de biens immobiliers. Il est également établi que c’est avec une partie de cet argent que le Maroc finance ses opérations clandestines et rémunère certains des groupes terroristes qui déstabilisent actuellement le Sahel.
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