C’est un article tout en détail que nous livre cette semaine le journaliste espagnolIgnacio Cembrero dans El Mundo sur une affaire qui a opposé le roi du Maroc Mohamed VI à une patrouille de la Guardia Civil, la gendarmerie espagnole, dans les eaux de Sebta.
Selon l’ex-correspondant d’El Pais au Maroc, qui est passé à El Mundo après que des pressions conjointes marocaines et espagnoles aient eu raison de l’indépendance de la direction de ce quotidien espagnol, dans l’après-midi du 7 août dernier une embarcation de la Guardia Civil a intercepté deux bateaux de plaisance marocains et trois jets skis qui se trouvaient à « deux milles de Punta Almina, dans les eaux de Sebta ».
Croyant avoir affaire à des trafiquants de drogue ou d’immigrés, le canot de la Guardia Civil se lança à l’abordage des bateaux marocains. Avec leurs manières autoritaires habituelles quand il s’agit de marocains, les membres de la Guardia Civil exigèrent des occupants des deux embarcations qu’ils s’identifient, qu’ils remettent leur documentation et indiquent leur destination. Vamos !(Traduction non officielle : Yallah!)
C’est à ce moment, raconte Cembrero, qu’apparut sur le pont un « homme corpulent » portant bonnet et lunettes de soleil.
« Savez-vous qui je suis ? », lança-t-il en espagnol aux agents de la Guardia Civil.
« Non », répondirent ces derniers.
L’affaire allait se corser, car souvent les membres des forces de l’ordre espagnoles qui traitent les Marocains comme de la m.., répondent violemment aux protestations des citoyens marocains, quand l’un des guardias civilsreconnut l’« homme corpulent » au bonnet et aux lunettes de soleil. C’était le roi du Maroc Mohamed VI.
La Guardia Civil renonça alors à l’inspection et se retira.
Mais l’affaire n’en resta pas là. Se sentant humilié par cette intrusion, le roi appela sur le champ son homologue espagnol, le nouveau souverain Felipe VI, pour se plaindre. Mais comme ce dernier n’a pas les astronomiques pouvoirs que possède l’autocrate alaouite, il transmit la plainte au ministre de l’intérieur, Jorge Fernández Díaz, qui contacta la Guardia Civil de Sebta et expédia un lieutenant colonel sur place pour présenter des excuses au souverain marocain.
A ce moment-là, des témoins auraient entendu le roi crier de colère qu’il avait bel et bien prévenu Madrid de son déplacement au large de Punta Almina. « On ne m’a pas respecté ! », hurla-t-il, tout en se montrant conciliant envers lesguardias civils qui l’avaient intercepté et en prévenant que ces derniers « avaient fait uniquement leur travail » et qu’il n’était pas question qu’ils soient punis.
Cinq jours plus tard, nous explique El Mundo, le 12 août se produisit la plus grande avalanche d’immigrés africains sur les côtes andalouses, avec le débarquement de 920 Africains, puis le passage en force de 80 Subsahariens àMelilla.
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