Décidément le Maroc ne s’arrêtera jamais de faire porter le chapeau à l’Algérie pour ses déboires dans l’affaire du Sahara occidental. Le ministre marocain des Affaires étrangères vient, en effet, d’en donner une nouvelle preuve.
Salaheddine Mezouar, le chef de la diplomatie marocaine s’est attaqué ce jeudi à l’Algérie en des termes assez durs qui en disent long sur le désarroi du Maroc et ses échecs répétés dans l’affaire de décolonisation du Sahara occidental. « L’Algérie utilise tous les moyens financiers et logistiques pour contrecarrer les efforts du Maroc visant à trouver une résolution » à la question du Sahara occidental a indiqué le ministre marocain des Affaires étrangères.
S’exprimant avant-hier lors d’une audition publique devant une commission parlementaire, Salaheddine Mezouar a souligné, à propos de l’attitude de l’Algérie dans cet épineux dossier, que « la dernière chose a été (la désignation de) cet envoyé spécial de l’Union africaine. (…)
Quand on voit les tentatives du régime algérien pour contrer nos efforts, nous constatons que les méthodes utilisées sont vraiment minables ». Et, poussant l’outrecuidance plus loin encore, il a ajouté que « notre conflit aujourd’hui n’est pas avec le Polisario mais avec l’Algérie ». Le Maroc n’en est pas à son premier dérapage.
A chaque fois qu’il est en difficulté dans l’affaire du Sahara occidental il n’hésite pas à tirer à boulets rouges sur l’Algérie. Cette fois-ci c’est la désignation, par l’Union africaine (UA), de l’ancien président mozambicain, Joaquim Chissano comme envoyé spécial pour le Sahara occidental, qui a servi d’alibi au Maroc pour épingler l’Algérie.
Cette désignation a, par contre, réjoui, le président de la RASD, Mohamed Abdelaziz. Ce dernier a en effet exprimé sa satisfaction en souhaitant que « que l’envoyé spécial de l’UA finalise son programme de visites et de contacts pour permettre à la commission de présenter prochainement son rapport à ce sujet ».
Le Président sahraoui en outre estimé, il y a quelques jours seulement, que le Maroc « entrave le référendum d’autodétermination au Sahara occidental et les négociations, procède au pillage des richesses de la partie occupée du Sahara occidental, interdit l’accès aux observateurs indépendants, réprime les citoyens sahraouis sans défense et fait comparaître des civils devant des tribunaux militaires ». Le Maroc, en difficulté dans l’affaite du Sahara occidental où il est en négociation avec le Front Polisario, s’est déjà rendu coupable, à maintes reprises , de bourdes diplomatiques à l’égard de l’Algérie.
Ses responsables, le Roi Mohamed VI en premier, sont très peu regardants sur les us et coutumes diplomatiques dès lors qu’il s’agit de l’Algérie qu’ils accusent, à tort bien évidemment, d’être à l’origine de leurs échecs dans le dossier de décolonisation du Sahara occidental. Dans ce registre les impairs du royaume sont légion. Il y a moins d’une année, le 1er novembre 2013 plus précisémment, des manifestants marocains ont procédé à l’arrachage de l’emblème national du consulat d’Algérie à Casablanca.
Une affaire qui a fait grand bruit et qui a irrité au plus haut point les autorités algériennes. L’Algérie s’est toujours défendue d’être partie prenante dans l’affaire de décolonisation du Sahara occidental, mais le roi du Maroc persiste à accuser son voisin de l’Est. Cette affaire du Sahara occidental envenime, depuis de nombreuses années les relations entre les deux pays.
Par : KAMAL HAMED
Le Midi Libre, 12/07/2014
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