1988 : La grande trahison

En 1977, Omar Hadrami avait des problèmes avec Bachir Moustapha Sayed. Le Comité Exécutif a décidé de le limoger. En 1979, il se rend aux lignes de front pour s’enquérir de près des données de la guerre. Selon des sources bien informées, Hadrami avait demandé le poste de Directeur des Services de la Sécurité Militaire. En 1982, il est nommé à leur tête.
Depuis son bureau dans la partie ouest de la Caserne Militaire Chahid Hafedh, il commence son travail de sape en vue de faire tomber son ennemi juré, Bachir Moustapha Sayed. Il s’est proposé de se venger de cet homme qui est devenu, depuis la mort de son frère El Ouali, le véritable décideur au Front Polisario.
Il s’en prend aux tribus qui composent les deux ensembles désignés avec les lettres H et I dans le recensement espagnol. Il veut les faire monter contre le mouvement sahraoui. Plus tard, il proposera au Maroc de les faire participer au référendum.
Avec les cadres sahraouis, il tissera des liaisons étroites, en particulier avec Brahim Hakim, Abdelkader Taleb Omar et Mansour Omar. En octobre 1988, ils décident de passer à l’action. Leur seul moyen c’est d’attiser le feu du tribalisme. 
Le fondateur du Polisario, El Ouali Moustapha Sayed, avait déclaré dans une intervention devant une sélection de cadres sahraouis en 1976 que le « tribalisme est une mine sous les pieds du peuple sahraoui qui risque d’exploser à tout moment ». Il paraît que c’est le seul enseignement que Hadrami et ses camarades ont retenu du Martyr de la Liberté et la Dignité.
Ils vont exploiter au maximum les informations sur l’état d’esprit de la population. Des informations fournies par Hadrami en tant que chef des renseignements du Polisario. C’est une population décimée par 13 années de guerre et d’exile. Beaucoup de familles ont perdu un, deux, voire trois fils dans le champ de bataille. Un fait qui va être mis à profit pour mobiliser les civils contre la direction du Polisario. Parmi les arguments utilisés : 
— Le pouvoir se trouve entre les mains d’une poignée de tribus 
— Ils envoient leurs fils étudier à l’étranger et les vôtres sont utilisés comme chair à canon
— Vos fils ont été injustement emprisonnés
— Dans la distribution des vivres, les leurs sont privilégiés.
Ainsi, ils ont réussi à mobiliser une partie de la population réfugiée en Algérie pour faire pression contre la direction du Polisario. Ils étaient prêts à faire naufrager le bateau sahraoui pour réaliser leurs objectifs personnels.
La majorité des sahraouis avaient perçu, à l’époque, leur action comme une trahison impardonnable. Ils ont multiplié par 0 tous les acquis de la lutte du peuple sahraoui. Ils ont fragilisé l’unité des sahraouis, ce qui a donné aux marocains une lueur d’espoir.
Hadrami se rendra au Maroc l’année suivante, en 1989. De là, il poursuivra son travail contra la cause sahraouie. Il proposera au Maroc de demander l’élargissement des listes électorales aux tribus qu’ils a malmenées au Polisario. De cette façon, les marocains ont réussi à saper le processus de paix onusien et le référendum. 
Abdelkader, Kader pour ses intimes, est devenu premier ministre éternel. Mansour, représentant à Paris, où il est en dispute avec les associations et la communauté sahraouie en France.
Aujourd’hui encore, nous continuons à récolter les conséquences néfastes de cette trahison. Le polisario a commencé, depuis ces événements, à se dégrader, à perdre du prestige parmi la population. De son autorité n’est resté que de l’ombre. Des nombreuses familles sont parties pour s’installer dans les territoires occupés. Les querelles tribales se sont multipliés et son résolues avec des médiations tribales. Pire encore, des tracts et des drapeaux marocains sont apparus dans les camps des réfugiés sahraouis. Tout cela grâce à Hadrami, Kader et Mansour.
Aujourd’hui, la ville de Dakhla, d’où sont originaires Kader et Mansour est la destination préférée de Mohammed VI lorsqu’il veut faire preuve d’intransigeance. Kadet et Mansour n’ont pas réussi à moboliser contre l’occupation ceux-là mêmes qu’ils ont mobilisé contre le Polisario. De ce fait, ils doivent démissioner.

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