Nucléaire et pétrole : Contre-effets iraniens

Par Larbi R. Abahri

Bien que ne le laissant pas apparaître, les spécialistes en prospective n’en finissent pas d’être pris au dépourvu notamment après la mise en fonctionnement de la première centrale nucléaire iranienne, ce 21 août, et des répercussions pouvant en découler sur le marché mondial pétrolier.
La question du nucléaire iranien n’a pas fini de perturber le marché mondial des hydrocarbures avec tout ce que cela oblige de reconsidération géostratégique et géopolitique.
Et, en la matière, opportunité que l’Algérie ne saurait laisser échapper, d’autant qu’en matière de partenariat avec l’étranger, les seuls grands résultats enregistrés l’ont été au niveau de Sonatrach, dans les domaines de l’exploration et exploitation de nouveaux champs pétrolifères et gaziers ; de même que par son intervention en Amérique du Sud et dans la Péninsule arabique. Cela étant et a contrario de cet aspect positif, demeure notre dépendance des hydrocarbures avec une moyenne annuelle de 97% de nos exportations.
Partant d’une telle dépendance, de la recomposition de l’ordre économique mondial, s’imposait et s’impose, pour l’Algérie, d’envisager sur le long terme, selon une vision nouvelle, une plus grande mise en valeur des ressources énergétiques de notre sou-sol, dans un cadre participatif ouvert et qui, par ailleurs, offre à l’Algérie, via la Sonatrach notamment, l’opportunité de s’ancrer sur les marchés d’exploration et de transport des hydrocarbures en différents points du monde…. Il y a lieu de se demander, dès lors, quels risques réels immédiats seraient encourus par l’Algérie et les Algériens par cette plus grande ouverture de ses domaines pétrolier et gazier et par rapport à ce qui pourrait en découler de résultats bénéfiques, à la fois au plan économique et social qu’en termes géopolitique et gésotratégique.
Plus loin que les effets négatifs mis insidieusement en évidence par des politico-politiciens en panne d’argumentation, il y a ce tout autre aspect transparaissant à travers les objectifs de la loi sur les hycrocarbures, celui qui verrait l’Algérie développer cette puissante arme que sont son pétrole et son gaz ainsi que sa longue et incontestable expérience positive en la matière ; arme autrement mieux employée afin de mieux imposer notre pays sur la scène internationale, au moment où les enjeux principaux, au plan mondial, demeurent plus que jamais le pétrole-gaz et le contrôle des régions productrices sous couvert d’accords économiques, en fait politico-stratégiques… En l’occurrence, serait-il possible de ne pas s’apercevoir que les Américains et les Européens se livrent une guerre sans merci dans la conquête de marchés ou parts de marchés pétroliers et gaziers nouveaux.
Au Maghreb, particulièrement en Algérie, c’est, également, la logique des approvisionnements européens en pétrole et gaz qui prédomine, faisant entrer en compétition USA et UE, ce qui, par ailleurs, viendrait à expliquer la récente réactivation de cet abcès de fixation qu’est l’affaire du Sahara occidental en vue d’une solution appropriée ( ?). Dans ce terrible jeu de manipulations politico-économiques dépassant le cadre de nos frontières et ne tenant aucunement compte d’un quelconque aspect humanitaire, l’Algérie aura su se préserver jusqu’à présent.
Une préservation chèrement payée mais qui lui offre, présentement, un poste de choix face à cette compétition entre les deux grands et dont elle peut tirer des contreparties toujours plus importantes.

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