Tournée de Kouchner : Complot dans le désert

La tournée de Kouchner dans des pays phares du Sahel confirme les visées françaises
Complot dans le désert
Par Wassim Benrabah
Les évènements se précipitent désormais dans la zone sahélo saharienne. La France, qui n’a pas pris la peine de consulter les vrais experts avant de mettre les pieds dans le plat (contrairement à son modus operandi relatif à la libération réussi de son espion Pierre Camatte), vient d’ouvrir une véritable boîte de Pandore. Toute la presse hexagonale, dans ses éditions d’hier, s’est fondue de commentaires et d’analyses faisant des groupuscules terroristes auteur de l’assassinat du second otage français, Michel Germaneau, une puissance peut-être égale à celle de l’armée irakienne, quand celle-ci était décrite comme étant classée quatrième dans le monde, et qu’il fallait absolument justifier l’invasion de ce pays.
Parce que les bonne vieilles méthodes demeurent toujours les meilleures, parce que l’homme a toujours été doté d’une courte mémoire et parce que la France se croit assez forte pour imposer ses lois et ses choix à ses anciennes colonies, c’est pratiquement la même méthode qu’elle est en train d’utiliser aujourd’hui. La presse française, parfaitement bien  » renseignée  » sur le GSPC, qu’elle s’évertue à appeler Al Qaïda au Maghreb Arabe (dans le but manifeste de justifier toutes ses interventions et ingérences hors de ses frontières et limites territoriales), parle de quelque 800 hommes armés.
Ce chiffre semble relativement éloigné de la réalité. Le GSPC ne compterait pour le moment que quelque 500 à 600 hommes, dont la moitié au Sahel. Ceux du Sahel, comme rapporté par nous maintes fois, tirent le principal de leur force de leur complicité avec les contrebandiers et les trafiquants d’armes qui écument ces régions. Ce sont ces derniers, au reste, qui procèdent aux enlèvements des Occidentaux avant de les revendre au GSPC.
Les activistes du GSPC au Sahel ont un besoin pressant d’argent. Ils s’en servent pour s’armer, mais aussi pour recruter les dizaines de mercenaires maliens, tchadiens, mauritaniens et même marocains qui composent une partie non négligeable de ses katibat. A chaque  » vente  » d’un otage, en outre, le GSPC tente de faire passer des convois d’armes, de munitions et d’explosifs vers les quelques poches de maquis encore actives dans le nord du pays, notamment en Kabylie et sur les monts des Babors. Il va sans dire que si Paris avait cherché à sauver son otage, les terroristes n’auraient pas craché sur une rançon.
Un peu comme celle que la France avait discrètement payée contre la libération fort controversée de son espion, Pierre Camatte, car celle-ci avait également été accompagnée par l’élargissement au Mali de quatre dangereux criminels, dont deux Algériens et un Mauritanien. Alger, à cette époque, avait émis ses plus vives protestations en rappelant son ambassadeur à Bamako pour consultation. C’est dire qu’il n’est pas exclu que Paris ait laissé volontairement mourir son second otage, histoire de justifier ce qu’elle est en train de faire aujourd’hui. La tournée de Kouchner dans trois pays sahéliens, la Mauritanie, le Mali et le Niger en l’occurrence, s’inscrit en droite ligne de cette stratégie nouvelle.
Paris, qui cherche peut-être à refaire main basse sur ses anciennes colonies, pourrait également vouloir étouffer les scandales financiers qui minent le régime sarkozien en faisant diversion avec cette fantomatique Al Qaïda au Maghreb Arabe.

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