LETTRE OUVERTE DU PJM À M. BOUKANTAR UN MANDATAIRE BRUXELLOIS AU SERVICE DU NATIONALISME MAROCAIN

Nous avons pris connaissance des propos inqualifiables que vous avez tenus le 25.11.2004 à Casablanca, au journal La Nouvelle tribune, qui a titré : « La Belgique donne l’exemple en matière d’intégration politique des étrangers. Diaspora marocaine, PS belge, racisme, Sahara marocain, retour en force des partis socialistes en Europe… M. Boukentar dit tout ou presque dans cet entretien ».
Oui, en effet ! Vous y avez dit tout, M. Boukantar, et bien plus encore, en vérité, à l’occasion de cet entretien surréaliste qui, s’il avait été conduit de cette façon en Belgique par un élu marocain d’origine belge (un Belge, donc, si l’on s’en tient à votre concept de la nationalité qui ne reconnaît dans les Belges d’origine marocaine que des Marocains), aurait à coup sûr, et de plein droit, entraîné la démission immédiate du dit élu et sa mise à l’écart définitive, après une lourde condamnation (moins justifiée, sans doute), de toute activité politique dans le pays.
Ainsi, à la question du journaliste « Peut-on dire que les partis belges se servent de cette communauté à des fins électorales? » vous répondez : « Si le PS est le premier parti en Belgique, le premier également à Bruxelles (majoritaire au niveau du gouvernement régional de Bruxelles), chose qui a donné un Premier ministre socialiste, en l’occurrence M. Charles Picqué, c’est parce que la majorité écrasante des Marocains résidant en Belgique ont voté pour les socialistes. Ce parti a toujours été du côté de la communauté marocaine ». Le PS, selon vous, serait donc devenu le premier parti en Belgique (ce qui est faux) et à Bruxelles, à cause du vote massif des « Marocains » qui résident en Belgique. Voilà bien une désignation (elle revient près de vingt fois dans votre discours) qui donne un exemple pour le moins désastreux du concept d’intégration politique qui est le vôtre, des « étrangers » en Belgique ! Le PS, dites-vous en substance dans un contexte exclusivement marocain qui doit traduire le fait qu’il est bien l’interlocuteur privilégié de l’actuel État chérifien, c’est « nous » les Marocains, qui le tenons. Nous qui sommes au service, bien naturellement, de la communauté marocaine de Belgique, mais surtout qui constituons un lobby déterminant au sein du parti pour promouvoir en Belgique l’image qu’il convient du gouvernement marocain et du roi du Maroc. Grâce à la « majorité écrasante (des voix) des Marocains », le PS est à notre merci. Il dépend totalement de nous. C’est en tant que mandataire belge, socialiste et bruxellois, que je suis, moi, Mohamed Boukantar, au service du Maroc, et c’est en tant que Marocain que je suis au service des socialistes belges et bruxellois ! Bravo, M. Boukantar, pour ce remarquable tour de passe-passe qui dissimule habilement une duplicité d’intérêts savamment calculés !
Or, chacun sait que vos stupéfiants propos ne décrivent pas la réalité. D’abord, la représentation politique « marocaine » est en surnombre dans le parti (comme le reconnaît Philippe Moureaux, qui est bien placé pour le savoir). Elle est, ensuite, c’est vous, un élu politique belge, qui le signifiez sur tous les tons, totalement étrangère, sinon opposée, à l‘idée même de citoyenneté, et donc sans crédibilité aucune. Elle est, en outre, totalement inefficace, inexpressive, inaudible, totalement aux ordres d’un parti qui l’a insérée dans son casting pour assurer des votes qui lui ont été très utiles, assurément, mais qui ne peuvent en aucun cas infléchir ses décisions. Une pléthore de domestiques au château n’affaiblit ni ne supplante le maître, qu’ils fortifient, tout au contraire, en rehaussant son image extérieure. Cette « écrasante » représentation, enfin, n’affecte, vous avez eu bien soin de ne pas le souligner, qu’une population musulmane « hors islam », totalement inintelligible à un Maroc institutionnellement musulman. Un royaume dont le souverain, en sa qualité de Amir el Mouminin, interdit toute expression politique d’un islam parallèle ou contradictoire.
Votre argumentaire électoraliste, M. Boukantar, relève de la fumisterie pure. Vos vantardises de matamore « au pays » ressemblent furieusement à celles que tiennent les « Marocains de Belgique » en vacances « chez eux », auprès des leurs, en leur cachant soigneusement dans quelles conditions d’humiliation et de servilité ils vivent ici (de par leur faute, de par la vôtre, principalement).
À la question : « Dans quelle mesure la diaspora marocaine influe-t-elle sur les décisions de l’État ou des institutions politiques à l’égard du Maroc », vous avez répondu textuellement : « Nous nous sommes posés la question de savoir si nous sommes purement et simplement des ramasseurs de voix ou des Beni-oui-oui. Avec l’affaire du Sahara Marocain, nous avons pu tester le degré de notre influence et l’importance qu’accorde le PS à notre cause de premier plan. Malheureusement, au sein de ce parti, il existe deux personnes corrompues par le pouvoir algérien pour soutenir les séparatistes du Polisario au sein du PS ». Venant d’un élu politique qu’on croyait belge, pareils propos dépassent l’imagination !
C’est donc la question du Sahara qui vous aurait permis, M. Boukantar, de tester la qualité, sinon la nature, du mandat qui vous a été confié par les citoyens de la ville de Bruxelles ? Une affaire, faut-il le dire, qui leur est quasiment étrangère, que même la plus haute instance internationale n’a pu résoudre, jusqu’à ce jour ; qui ne relève pas en tout cas d’un combat essentiel, et n’est certes pas la « cause de premier plan » qu’elle est et doit obligatoirement être pour vous et vos collègues « marocains » du parti socialiste (vos alter ego turcs, soit dit en passant, réagissent exactement de même à propos du « génocide » arménien). Si les problèmes du logement, de chômage, des inégalités sociales, propres à vos concitoyens par et pour lesquels vous avez été élus, ne vous semblent pas, monsieur le mandataire bruxellois, être de la première importance, et ne « tester » en rien de votre légitimité représentative, sachez que cette majorité dominante dont vous vous gaussez, et que vous donnez sciemment à penser à vos correspondants marocains qu’elle vous soutient, ne dispose, quant à elle, en tout état de cause, d’aucune réflexion constructive sur le Sahara occidental. (En fait, vous le savez très bien, puisque vous en êtes, vous et vos amis « marocains » du PS, les premiers responsables : n’est-ce pas vous-même qui nous avouez, en direct de Casablanca, que ces consciences sont, par vous, réquisitionnées ? Or, si elles ne peuvent s’exprimer facilement au Maroc, où les ventres sont souvent vides, où les personnes sont condamnées à l’enfermement mental par un taux d’analphabétisme supérieur à celui des autres pays arabes, déjà très alarmant, elles ne manquent pas non plus d’être altérées, ici, par des préoccupations matérielles, des soucis d’emploi, de logement et d’enseignement qui les privent totalement des moyens d’analyser la situation de manière indépendante et critique, de résister à vos dictées contraignantes, elles-mêmes dictées de l’extérieur).
Mais là où vous dépassez les bornes, monsieur le mandaté, c’est quand vous jetez l’opprobre communautaire, au sein même de votre parti, sur deux personnes belges (avec vous il convient de préciser) « corrompues par le pouvoir algérien », qui auraient le malheur de ne pas penser comme vous, c’est-à-dire, comme un vrai Marocain socialiste. Qui sont-ils ces fauteurs de corruption, M. Boukantar, qui seraient si dangereux pour le régime marocain, qui auraient commis le crime de courtiser un pays étranger avec lequel, permettez-nous de le rappeler à l’élu belge que vous êtes, la Belgique entretient des relations tout aussi normales qu’avec « votre » pays ? Seraient-ce les transfuges Fatiha Saïdi et Amina Derbaki Sbaï, pas socialistes à part entière, comme vous le laissez entendre, ou un Mohammed Boukourna élu député fédéral suite à la mise à l’écart d’un Mustapha Akouz et d’une Amina Sbaï, exclus l’un et l’autre du FDF ? Mais en quoi ces deux agents (appelons un chat un chat) d’un État étranger, l’Algérie, diffèreraient-ils (diffèreraient-elles) de vous, qui vous désignez vous-même, à nous qui sommes Belges, excusez-nous d’insister, comme celui du Maroc ?
N’est-il pas renversant, M. Boukantar, qu’à la question « Quelle lecture faites-vous du communiqué du PS belge relatif à l’affaire du Sahara marocain? », vous répondiez (accrochez-vous, lecteurs, membres des gouvernements, dirigeants des partis) : « La déclaration officielle du PS a une importante signification. Les Marocains membres du PS sont des socialistes à part entière. Ils ne sont pas des socialistes de seconde zone ou des ramasseurs de voix. Ce constat, le PS l’a prouvé et l’a démontré dans ce communiqué. Le PS a tenu compte de nos suggestions. Il est à signaler à ce sujet que la diplomatie marocaine est absente. Je vous donne un exemple concret: Dimanche 4 octobre 2004, le président de la mosquée de Bruxelles M. Qaïssi a organisé un grand F’tour où il a invité des ministres et des élus belges. L’ambassadeur du Maroc en Belgique qui était parmi les invités n’a pas cité, dans son discours, l’affaire du Sahara, donnant ainsi l’impression que c’est une affaire mineure. Alors que c’était une occasion pour dénoncer les manoeuvres algériennes, mais notre ambassadeur ne l’a pas fait ».
D’abord, M. Boukantar, ce communiqué ne prouve (ni ne démontre !) que les « Marocains » membres du PS sont des socialistes à part entière ». Vouloir le prouver, ce qui est aberrant en soi, ne démontre qu’une chose : que vous n’êtes pas, précisément, quoique vous prétendiez, vous et vos concitoyens marocains, des socialistes « à part entière ». Et comment en serait-il autrement, quand vous nous prouvez ici même que vous n’êtes même pas un mandataire belge à part entière !
Faisant succéder le burlesque (et l’inintelligible) à l’odieux, vous applaudissez dans un même élan au fait que « la diplomatie marocaine est absente » (d’où ça, grand Dieu, de quel « sujet » ?), et à celui qu’un diplomate marocain (que vous appelez, au reste…, « notre ambassadeur ») se serait présenté dans « la mosquée de Bruxelles » (dont M. Kissi et non Qaïssi est ou serait le président) pour y prononcer un très apprécié discours ! Ainsi, M. Kissi, dont le PJM a évoqué la personnalité peu ragoûtante à plusieurs reprises, notamment dans l’épineux dossier de l’Exécutif, est présenté par vous, à l’opinion marocaine, comme le représentant majeur des musulmans de Belgique ! Serait-ce parce qu’il entretient, à côté de ceux établis avec l’ambassade du Maroc, des rapports plus qu’étroits avec les édiles socialistes communaux, mais aussi régionaux et fédéraux de Belgique ? Merci, en tout cas, M. Boukantar, de confirmer que les mosquées servent bien en Belgique de « bastions d’endoctrinement » politique, de « plaques tournantes » », de « réseaux dormants », non pas du terrorisme islamiste haineux (véritable monstre du Loch Ness, sans cesse pourchassé, jamais identifié), mais d’un terrorisme mental et culturel lâchement exercé sur des immigrés et fils d’immigrés traités comme des sous-citoyens, comme au temps du colonialisme, par des responsables politiques étrangers aussi bien que nationaux, objectivement opposés, pour les mêmes raisons de sujétion, à leur intégration. (Comment ne pas penser aux visites électorales de Moureaux dans certaines mosquées guet-apens de Molenbeek, et de Picqué dans la « mosquée de Bruxelles », précisément, dirigée par le ci-devant sieur Kissi ?).
Vos déclarations, M. Boukantar, devraient, en accord avec toute conscience politique nationale férue d’indépendance et de respect démocratique citoyen (y en a-t-il encore ?), vous écarter d’un parti dont vous minez passablement la cohésion (ce qui, nous vous le concédons, ne regarde que lui, et ses électeurs), mais aussi d’un conseil communal qui devrait exiger votre démission 1 : pour mépris affiché, en tant qu’élu, de la citoyenneté nationale, et 2 : pour soutien actif, systématique et public à l’ingérence coercitive étrangère. En temps de guerre, Monsieur le conseiller communal, vous passeriez, vous et tous les élus « marocains » qui s’affichent comme vous, en cour martiale ! Double nationalité, oui ! Double allégeance, non !
Vous nous faites toucher du doigt ici, M. Boukantar, la lèpre politique qui recouvre tout le corps communautaire musulman de ce pays. Les mosquées sont bel et bien le dernier salon où l’on cause, mais pas du tout de ce que prétendent les renseignements généraux. Elles abritent, par contre, un véritable parterre politique qui conjugue étonnamment visées électorales de partis et contrôles autocratiques de pouvoirs aussi bien belges qu’étrangers. Elles ont pour mission, merci, Monsieur, de nous le confirmer, d’appeler les fidèles à soutenir sans faille une cause étrangère défendue sans aucune retenue par des représentants et des élus belges en service commandé (de l’étranger). Le PJM, il va sans dire, exprime un dégoût marqué et définitif pour cette gestion parallèle, impunément exercée par des pouvoirs étrangers soutenus de l’intérieur (et vice-versa), des opinions musulmanes citoyennes belges.
Quand vous dites, à propos de la « diaspora » algérienne, cette fois, que « la Belgique est un pays démocratique où la majorité des citoyens considère que le peuple algérien souffre du régime militaire actuel », quel message voulez-vous faire passer, tant à vos concitoyens marocains qu’à vos collègues de parti ? Que Mme Faouzia Harriche, par exemple, d’origine algérienne, échevine PS à Bruxelles-Ville, doit obligatoirement « souffrir » également, pour être dans la ligne marocaine du parti concernant le conflit sahraoui, du régime militaire algérien ? Qu’à défaut de quoi, c’est bien ce que vous dites, n’est-il pas ? elle rejoindrait les « deux personnes corrompues par le pouvoir algérien pour soutenir les séparatistes du Polisario au sein du PS » ? Or, ne vous serait-il pas venu à l’esprit, M. Boukantar, qu’il n’est nullement établi que le régime marocain soit considéré par une majorité des Belges (d’origine marocaine, algérienne, ou autre) comme meilleur que celui qui sévit en Algérie, dont le système constitutionnel pourrait paraître à certains plus proche, naturellement, que celui du Maroc, qu’ils taxent volontiers (preuve évidente de leur perception corrompue des enjeux, bien évidemment) de despotique et de rétrograde ?
Et Mme la sénatrice Olga Zrihen, compatriote d’origine marocaine et concitoyenne à défaut d’être coreligionnaire, qui avait voté contre un amendement à l’accord de coopération technique et scientifique avec Israël présenté par le groupe écolo au parlement européen ? Que dites-vous d’elle qui a soutenu ainsi l’ignoble politique terroriste menée par la gouvernement Sharon à l’encontre du peuple palestinien ? Est-elle considérée par vous et vos collègues comme une mandataire marocaine ou une citoyenne belge de « seconde zone » ? Ou bien la considérez-vous, comme vous en faites état pour vous-même par rapport au Maroc, comme un agent sioniste au service des dirigeants du peuple juif ?
Quant à votre appréciation du projet de loi sur les partis politiques au Maroc, il nous fait chuter une nouvelle fois dans les fonds abyssaux de la bêtise, de la désinformation, de la propagande courtisane. « Il est grand temps de mettre fin à l’anarchie qui règne au sein des partis (qui deviendront, soit dit en passant, « nos partis » un peu plus loin…) au Maroc », dites-vous avec aplomb. (Passons sur cette déformation éhontée, mais vraiment mineure dans votre chef, qui fait croire, pour appuyer le départ de personnalités marocaines trop âgées, ou trop dérangeantes à votre goût, qu’ »en Belgique, à l’âge de 65 ans, un leader politique n’a plus le droit de se présenter aux élections »). Qu’appelez-vous anarchie, M. Boukantar ? La pluralité d’expression ? Ignorez-vous que cette loi cloisonnera complètement la vie politique marocaine, en restreignant la liberté d’opinion dans le cadre d’une percée politique qui a raté la transition démocratique promise, puisque le premier ministre actuel (et d’autres, stratégiques, comme ceux de l’Intérieur ou de la Défense) sont toujours directement imposés par le roi, quelle que soit l’issue des élections ? Ignorez-vous qu’une formation politique d’idéologie strictement islamique ne pourra plus, dès lors, se présenter, sous le prétexte que toute expression impartiale de l’islam, exclusivement représenté par le monarque, ne pourrait se formuler qu’en dehors de lui ou contre lui ? (À noter qu’ici en Belgique, la même préoccupation, mais dans un contexte radicalement différent, bien vu, M. Boukantar ! consacre l’alliance objective du Trône du Maroc et du PS : c’est le seuil de représentativité des partis, qui fut fixé à 5% après la percée citoyenne musulmane de juin 2003, non pour consolider un islam officiel, bien entendu, mais pour en retarder, sinon compromettre, toute expression politique significative).
Vous terminez par une grandiose pétarade pyrotechnique, il faut le reconnaître, M. Boukantar, quand vous laissez entendre que la station radio dont vous êtes le patron, constituait le moyen de défense qui manquait à une « communauté marocaine (…) attaquée de tous bords », qui était (elle ne le serait donc plus ?) « la cible du racisme » et… »de la désinformation » (c’est un comble !). « On a programmé l’émission « Sahara marocain », entre les visés impérialistes et algériennes que Culture III diffuse chaque mercredi », dites-vous, en reconnaissant ainsi que votre radio est la voix du Maroc (soutenue par des fonds publics belges). Et comme si cette dernière bourde ne suffisait pas, vous affirmez sans broncher, toujours, que vous avez voulu, avec votre compère El Ktibbi « qu’elle soit celle de tous » (que la voix du Maroc, donc, soit celle de tous !). Étant entendu, et l’artificieux feu d’artifice s’arrête ici dans une apothéose éclatante d’incohérence et de mauvaise foi, que les critiques d’opposants n’y ont « aucun impact », vu que « la communauté marocaine en Belgique ne leur accorde aucune importance ». Et la boucle est bouclée !
Ne serait-il pas finalement préférable pour vous, M. Boukantar, comme vous en donnez quotidiennement la consigne à votre radio, et en stimulez l’ordre dans les mosquées, que vous la boucliez ?
7.12.04
JEAN-FRANÇOIS BASTIN ABDULLAH ABU ABDULAZIZ
RACHID ZEGZAOUI
www.mvjm.be
NDLR
Pour en savoir plus sur Mr Boukantar Mohammed, Conseiller communal de la ville de Bruxelles et, lire le texte intégral de son interview dans la Nouvelle Tribune, je vous renvois au site Suffrage Universel de P.Y. Lambert :
http://www.suffrage-universel.be/be/boukantar.htm
Bonne lecture.
Akhbar Dounia, 7/12/2004

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