Alger continuera ainsi de refuser l’ouverture de ses frontières terrestres avec le Maroc tant que cette question n’aura pas fait l’objet d’un «traitement global». Entendre par là la lutte contre la contrebande et le trafic de drogue, mais aussi la reprise du processus d’édification de l’UMA, que Rabat ne doit plus prendre en otage afin de faire valoir sa politique colonialiste et criminelle du fait accompli au Sahara occidental.
Le moins que l’on puisse dire est que notre chef de la diplomatie, dans l’entretien qu’il a accordé à France 24, tout en se confinant dans le «jargon» diplomatique bien pesé et bien pensé, n’en a pas moins clairement détaillé les positions de principe de notre pays, ainsi que les «griefs» qu’Alger a toutes les raisons de retenir contre Paris.
Alger continuera ainsi de refuser l’ouverture de ses frontières terrestres avec le Maroc tant que cette question n’aura pas fait l’objet d’un «traitement global». Entendre par là la lutte contre la contrebande et le trafic de drogue, mais aussi la reprise du processus d’édification de l’UMA, que Rabat ne doit plus prendre en otage afin de faire valoir sa politique colonialiste et criminelle du fait accompli au Sahara occidental. La position d’Alger est d’autant plus juste, si l’on excepte le fait que c’est le Maroc qui avait ordonné cette fermeture en 1994 en vue de nous nuire (quand nous luttions seuls contre le terrorisme, celui-là même qui avait ses aises et ses entrées dans les palais du défunt Hassan II et de son vizir Driss Basri et que nous faisions l’objet d’un embargo mondial qui refusait de dire son nom), que sellal, à partir de la ville frontalière de Tlemcen a fini par tout déballer en révélant à nos voisins et amis tunisiens que c’est bel et bien la drogue marocaine qui sert à financer le terrorisme auquel fait face ce pays, ainsi que tous les pays du Maghreb et ceux de la vaste bande sahélo-saharienne.
Le très sévère manque à gagner qu’essuie Rabat annuellement à cause du maintien de cette fermeture donne ainsi l’air d’être très largement «compensé» par son trafic de drogue ainsi que cette contrebande aux frontières qui fait profiter les Marocains à très grande échelle de l’ensemble de nos produits subventionnés, comme le carburant, l’huile, le sucre, le blé, la farine et autres… Si Alger n’a pas encore tapé sur la table, et si elle ne s’est pas résolue à utiliser la manière forte en vue de stopper cette saignée, alors qu’il est de notoriété publique qu’elle en a les moyens et qu’elle est dans son bon droit, c’est uniquement parce qu’elle respecte les règles du «bon voisinage» et qu’elle espère toujours que le makhzen reviendra un jour (ce dont il est hélas permis de douter) à de meilleurs sentiments. Preuve en est la provocation marocaine qui a suivi la profanation de notre emblème national, lorsque le «pion» qui s’en était rendu coupable avait fait l’objet d’une clémence judiciaire à tout le moins douteuse, et que la demande algérienne formulée en vue de prendre part à l’enquête, étant entendu que la thèse de l’acte isolé est totalement exclue, n’a même pas fait l’objet d’une réponse de la part de nos voisins de l’ouest. En fait, Mohamed VI, en train de parachever la mise à sac de son royaume, et le pillage intégral de ses propres sujets (comme nous aurons l’occasion d’en parler en détails dans une prochaine édition), est frappé par une sorte d’autisme qui va même jusqu’à l’empêcher de se rendre compte qu’il est en train de scier la branche sur laquelle il est assis, et que son régime est au bord de l’agonie à cause de la politique et de la stratégie qu’il a choisies.
Alger, par la voix de Lamamra, a très largement repris droit de cité dans le concert des nations. Elle ne se gêne pas de le rappeler sur les ondes de France 24 alors que Ayrault, le Premier ministre français, se trouve en visite chez nous, et qu’il espère rattraper un tant soit peu une partie du temps et des marchés perdus. Il n’est jamais trop tard pour bien faire, dit-on certes. Mais encore faudrait-il pour cela que la bonne foi y soit aussi…
Mohamed Abdoun
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