Le directeur de la délégation de la Commission Européenne à Rabat, Eneko Landáburu, voit de bon oeil la création de la part du Maroc d’un comité de Droits Humains. Selon Landáburu, « ils sont sérieux et disposés à accepter des critiques ». Incroyable. Pour nous qui connaissons la réalité marocaine, il nous semble tout simplement un peu inédit et, en plus, il laisse dans une très mauvaise position le cerveau de quelques responsables de l’Union Européenne (UE) ou, pire encore, leur honnêteté.
Comment est-ce possible qu’on pose la main sur le dos du Maroc par la création de ce comité – duquel, d’ailleurs, on connaît très peu-, tandis que pratiquement toutes les semaines nous arrivent des photos de personnes battus et torturées par les autorités marocaines ? Comment peut-on mettre dans la même phrase « Droits de l’homme » et « mur de la honte »? Comment est-ce possible qu’on accepte qu’un pays ait des prisonniers politiques ? La réponse est simple : pour tous les intérêts économiques associés et, de plus, pour servir de bouchon à l’immigration africaine. C’est le prix que l’UE paie pour, au lieu de résoudre le problème de l’immigration, le cacher dans le royaume alaouite.
C’est aussi simple que ça, aussi cru. Le prix est, non seulement le fait que le Maroc soit récepteur principal du budget européen de sa Politique de Voisinage, mais aussi d’autres sacrifices comme celui qui affecte le peuple sahraoui, avec lequel on fait tout un acte de troc : un peuple én échange de bénéfices économiques et politiques. C’est pour cela que les louanges d’un comité de Droits de l’homme grincent autant, quand ceux qui le louent ils se passent du respect pour la dignité des personnes.
Et entre-temps, en dans les trois dernières années, l’Europe a appuyé les réformes du Maroc avec 654 millions d’euros, chiffre qui, après le premier Sommet l’Union Européenne -Maroc célébré cette année à Grenade, sera augmentée pour la période 2011-2013. C’est comme applaudir à celui qui maltraite, parce que, en fin de compte, il rapporte de l’argent à la maison. Et cela se paie, à la fin, et cher.
db-news, 14/9/2010
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