Le cri du cœur des activistes sahraouis

«Nous attirons l’attention de l’ONU et de la communauté internationale sur les violations caractérisées des droits de l’homme et les campagnes de répression et d’intimidation dont sont victimes les militants de la cause nationale dans les territoires occupés.»

C’est ce cri du cœur qu’a poussé, hier, Hayat El Rguibi, au milieu d’une foule de Sahraouis, émue et scandalisée par ce témoignage d’un des 13 activistes venus dire à son peuple les souffrances qu’ils endurent entre les mains des forces marocaines.
La chaleur terrifiante qui régnait dans la zone, qui abrite les festivités du 35e anniversaire de la fête de l’Unité, n’a pas dissuadé ces activistes d’apporter leur témoignage et d’expliquer aux Sahraouis des camps de réfugiés que la vie dans les territoires occupés est loin d’être une balade de santé et de loisir.

C’est un peu le message transmis par ce groupe de militants qui a bravé les vrais et les faux barrages de sa majesté pour venir jusqu’à Mijek se joindre, même dans la douleur, à la fête de son peuple. L’émotion et la rage se lisaient dans les visages de ces Sahraouis qui en ont assez de prêcher dans le désert, alors que la communauté internationale s’émeut dès qu’une petite agression est signalée dans un pays occidental et évidemment en Israël. Le rassemblement animé hier par les 13 activistes venus des territoires occupés à Mijek se voulait une opération de sensibilisation de leurs compatriotes.

A coups de slogans militants proclamant l’attachement à la cause nationale, les 13 activistes ont assuré, dans leurs prises de parole, qu’ils demeurent fidèles à l’idéal de l’autodétermination. Ils ont clairement rejeté les approches sécuritaires et politiques pour le règlement du conflit tel que le Maroc et ses alliés tentent d’entraîner le Polisario.
Le rassemblement de solidarité, qui a duré plus d’une heure, a été clôturé par la lecture d’une déclaration. Les militants ont notamment demandé aux organisations des droits de l’homme et aux sympathisants de la cause sahraouie de faire en sorte de mettre fin aux souffrances des détenus politiques sahraouis qui croupissent dans les prisons marocaines.

Ils ont également réclamé de l’ONU qu’elle élargisse les prérogatives de la Minurso à la protection des droits de l’homme. Pour cause, la répression est devenue l’arme fatale des autorités marocaines pour faire taire les militants sahraouis.
Hassan Moali
El Watan, 14/10/2010

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