Alors que les sahraouis ne cessent de brandir la carte du retour aux armes, les Nations Unies semblent agir encore mollement avec le Maroc, responsable de l’échec des premières tentatives de dialogues avec le Front Polisario, en vue de parvenir à une solution politique à la question sahraouie. L’ONU a décidé de dépêcher à nouveau un de ses émissaires dans la région du Maghreb afin de tenter un déblocage de la situation actuelle. En effet, l’envoyé personnel du secrétaire général des Nations Unies pour le Sahara Occidental Christopher Ross, est arrivé hier à Alger dans le cadre d’une nouvelle mission dans la région.
Des discussions sont attendues avec des responsables algériens, dont le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines Abdelkader Messahel. L’Algérie est considérée comme étant un pays observateur, en dépit des tentatives marocaines d’impliquer le pays dans un conflit, dont les seules parties antagonistes sont le Maroc et le Front Polisario, représentant légitime du peuple sahraoui. Selon certaines indiscrétions, M. Ross devrait durant son séjour dans la région du Maghreb se rendre à Tindouf, ville où sont érigés les camps des réfugiés sahraouis.
Le calendrier de M. Ross comprendra également des consultations avec les parties au conflit, à savoir le Front Polisario et le Maroc. Les deux Etats voisins, l’Algérie et la Mauritanie en l’occurrence, devraient être consultés en tant que parties observatrices. Ces discussions porteront sur la préparation de la prochaine série de réunions informelles prévues en novembre. Il s’agit de la 4e tournée régionale de M. Ross depuis sa prise de fonction en janvier 2009. L’objectif premier de cette nouvelle escale dans la région est celui de tenter de faire redémarrer les conciliabules directs entre les deux parties au conflit, sous l’égide de l’ONU.
L’Organisation des Nations Unies recherche une solution politique mutuellement acceptable qui garantira le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. Faut-il rappeler dans la foulée que des représentants des deux parties s’étaient séparés en février dernier après une réunion informelle de deux jours près de New York, sans parvenir à surmonter leurs désaccords. Le blocage actuel du processus de négociation est du, il est utile de le souligner, à une position figée du Maroc, s’inscrivant à contre courant de la légalité internationale et les dispositions onusiennes concernant le Sahara occidental.
Les trois premiers rounds de conciliables, organisés auparavant à Manhasset dans la banlieue new-yorkaise, ainsi qu’à Vienne, n’avaient pas permis un rapprochement des positions du Maroc et du Front Polisario. Ce représentant légitime du peuple sahraoui revendique sans relâche un référendum d’autodétermination, sous l’égide de l’ONU, qui laisserait aux sahraouis le choix de dessiner leur avenir. Le Maroc, quant à lui, soutenu par la France, s’agrippe encore à son plan dit «de large autonomie» rejeté dans le fond et dans la forme par la communauté internationale.
Hakim Aichiou
Le Carrefour d’Algérie, 18/10/2010
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