Chahid El Hafed, 21/10/2010 (SPS) L’envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, M. Christopher Ross, a exprimé jeudi son souhait de voir sa tournée dans la région aboutir à des « avancées concrètes » pour un règlement « juste et durable » du conflit sur la base du respect du droit des Sahraouis à « l’autodétermination ».
« J’espère que cette tournée puisse donner lieu à des avancées concrètes sur la voie du règlement du conflit du Sahara occidental, conformément aux recommandations onusiennes et des appels de la communauté internationale », a déclaré M. Ross à la presse, à l’issue d’une visite dans les camps de réfugiés sahraouis.
Il a indiqué que les entretiens qu’il a eus avec les hauts responsables du Front Polisario, à leur tête son secrétaire général, M. Mohamed Abdelaziz, « ont permis d’examiner les voies susceptibles d’apaiser la tension et d’éviter tout ce qui pourrait contrarier et compliquer la poursuite des négociations ».
Le représentant onusien a fait part, à cet égard, de « la disposition du Front Polisario à prendre part au prochain round de négociations, prévu en début du mois prochain ».
L’envoyé personnel du SG de l’ONU pour le Sahara occidental a indiqué, par ailleurs, qu’il quittait aujourd’hui la région de Tindouf, deuxième étape, après Alger, de sa 4e tournée dans la région, dans le cadre de sa mission visant à « aider le Maroc et le Front Polisario à parvenir à une solution politique, juste et durable garantissant le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination ».
Cette tournée a également été l’occasion, a ajouté M. Ross, de rencontrer des représentantes de la frange féminine vivant dans les camps de réfugiés sahraouis, avec lesquelles il a évoqué notamment les voies susceptibles de permettre de surmonter cette situation particulière, le processus de négociations et la dimension humaine de la question sahraouie.
Dans un entretien à El Jazeera.net publié mardi sur son site, le Président sahraoui a appelé le Gouvernement de l’Etat marocain à « ne pas perdre cette nouvelle opportunité pour la paix, engendrée par la dynamique diplomatique et politique actuelle et dans le prochain round de négociations entre les parties prévu à New York au début du mois prochain ».
Il a formulé l’espoir de voir la visite de Ross dans la région puisse contribuer à « faire pression sur le Maroc pour assouplir sa position, et mettre un terme à l’intransigeance dont il est attaché en permettant au peuple sahraoui d’exercer son droit à l’autodétermination », estimant que si les prochaines négociations s’avèrent infructueuses, « la situation sera plus grave que ce qu’elle est aujourd’hui et bien plus encore ».
M. Christopher Ross, qui a entamé depuis Alger une visite dans la région, a déclaré que le statu quo caractérisant la question du Sahara occidental est « intenable à long terme étant donné les coûts et les dangers qu’il entraîne », à l’issue de l’audience que lui a accordée le président algérien, M. Abdelaziz Bouteflika.
Le Conseil de sécurité avait demandé, dans sa résolution (1871), au Maroc et au Front Polisario de poursuivre les négociations sous les auspices du secrétaire général de l’Onu, « sans conditions préalables et de bonne foi », en vue de parvenir à une « solution politique juste, durable et mutuellement acceptable » qui pourvoie à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental.
Le Maroc et le Front Polisario ont engagé en juin 2007 des négociations directes, sous l’égide de l’Onu, dont quatre rounds ont eu lieu depuis à Manhasset, près de New York, et deux réunions informelles à Vienne et à New York, sans aboutir à une avancée réelle.
La dernière réunion informelle sur le Sahara occidental a eu lieu à New York, en février dernier, date à laquelle les parties ont réaffirmé leur engagement à poursuivre leurs négociations dès que possible.
Le Sahara occidental est la dernière colonie en Afrique. Il est considéré comme territoire non-autonome par l’Onu depuis 1966. (SPS)
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