Mais quelle mouche a piqué le président malien ?
«Le nord du Mali c’est le sud de l’Algérie, donc, c’est un autre pays et non pas le Mali. Ces personnes qui font du mal au nom de l’Islam sont venues d’ailleurs. Au Mali, nous connaissons, depuis des siècles, un Islam tolérant», déclare-t-il dans son discours.
Mais quelle mouche a piqué le président malien, en l’occurrence Amadou Toumani Touré, ATT. Ce dernier à tiré avant-hier, lors d’une intervention télévisée, à boulets rouges sur Alger. Il est allé même jusqu’à condamner le gouvernement algérien de non-coopérant en matière de lutte antiterroriste. Mieux encore, dans son intervention d’une quarantaine de minutes, le président malien s’est permis le luxe, en refusant le jugement, dont son pays que l’on accuse à chaque prise d’otage d’étrangers dans son territoire, par beaucoup de pays et observateurs, d’avoir faciliter le repli des terroristes salafistes d’Al Qaïda au Maghreb islamique. «On nous taxe d’être le maillon faible de la chaîne. Nous refusons de telles accusations», a-t-il déclaré dans son discours.
Amadou Toumani Touré a refusé également l’idée que l’ensemble des pays de la région détient sur le Mali, c’est-à-dire, que ce pays abrite librement des terroristes sur son territoire. «Il est aisé de dire que les terroristes se trouvent au nord du Mali. Le nord du Mali c’est le sud de l’Algérie, donc, c’est un autre pays et non pas le Mali. Ces personnes qui font du mal au nom de l’Islam sont venues d’ailleurs. Au Mali, nous connaissons, depuis des siècles, un Islam tolérant», déclare-t-il dans son discours. Si on tient compte de cette nouvelle sortie d’Amadou Touré, on a l’impression que ce pays est en guerre contre Al Qaïda au Maghreb islamique. Mais, en réalité, les choses sont fausses. Ce pays voisin est en train d’accorder des privilèges sans précédent aux terroristes d’Al Qaïda. Ces salafistes bénéficient d’un traitement hors-pair, voire d’une liberté totale dans le nord du Mali. Ce privilège accordé par les autorités maliennes n’est plus un secret pour personne, aujourd’hui c’est clair et net.
En effet, les salafistes djihadistes d’Aqmi sillonnent le nord du Mali à bord des 4×4. Ils prennent position dans cette vaste partie du Mali, au vu et au su des autorités maliennes. Ils gardent leurs otages dans ce pays, alors qu’aucune opération militaire malienne n’a lieu pour sauver les otages. Le Mali a perdu beaucoup de ses hommes lors des attaques d’Al Qaïda sur des casernes militaires maliennes. Mais, en contrepartie, au lieu de riposter à ces attaques d’Aqmi, les militaires maliens obéissent aux ordres de ATT. Des consignes qui ne laissent aucun autre choix aux militaires maliens que de chercher un moyen d’éviter l’affrontement armé avec les terroristes d’Al Qaïda. «Je ne t’attaque pas, tu ne m’attaque pas», telle est l’équation que veut le président malien maintenir avec Al Qaida au Maghreb. Une politique stratégico-sécuritaire qui met le Mali à l’abri des attaques d’Aqmi. Et pour fuir cette vérité, le président malien, Amadou Touré, veut exercé sa pression sur Alger, en accusant notre pays de «maillon faible » dans la lutte contre Aqmi.
Un jeu troublant que, le Mali, veut joué, mais en réalité, ce pays est loin d’être un vrai allié pour lutter contre le phénomène de terrorisme. Amadou Touré, dont, sa deuxième mandat tire à sa fin en 2012 est entrain de chercher une nouvelle voix, à travers le terrorisme, pour s’emparer une nouvelle fois du troisième mandat. Il compte le faire en profitant de l’aide des pays européens à qui, ils sollicitent leurs aides, tout en leurs permettant d’envoyer leurs troupes militaires dans la région, plus précisément au nord du Mali. Cette politique malienne, bien qu’elle s’engage uniquement ce pays, toutefois, elle peut créer de graves répercussions dans la bande sahélo-saharienne.
Par Sofiane Abi
Le Jour d’Algérie, 20/10/2010
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