Dans un article publié dans son blog, Ignacio Cembrero, le correspondant du journal espagnol le plus vendu, El Pais, juge que le refus du Maroc à élargir les compétences de la MINURSO en vue de superviser les droits de l’homme au Sahara Occidental « était assorti d’arguments pour le moins fragiles ».
« L’initiative était, d’après Rabat, une « atteinte à la souveraineté » marocaine, comme si la présence de la Minurso au Sahara ou la visite de Juan Méndez, le rapporteur de l’ONU sur la torture, n’empiétaient pas sur les prérogatives du Maroc. Elle allait aussi « dénaturer » le mandat de la Minurso, comme si la non-tenue du référendum, accordé en 1991, ne l’avait pas déjà beaucoup altéré. Elle finirait également par « déstabiliser » le processus de négociation, comme si celui-ci avait avancé d’un pouce depuis qu’elle a commencé il y a 22 ans », a argumenté Cembrero.
Puisque « les responsables marocains ont, par ailleurs, décrit les réfugiés de Tindouf comme des marocains « séquestrés » par le Polisario, octroyer de nouvelles attributions à la Minurso était l’occasion rêvée de le démontrer et, peut-être même, de les libérer du joug des « séparatistes », a-t-il ajouté.
Pour lui, « la palme de l’intervention plus gauche revient, malgré tout, à Youssef Amrani, le vrai ministre des Affaires Étrangères du Maroc, qui n’a pas hésité à dire que le Polisario est une « organisation terroriste ». Il n’a cependant pas expliqué pourquoi les représentants marocains se réunissent depuis si longtemps avec des terroristes ».
« Rabat a certes gagné une bataille ces jours-ci, mais elle n’a pas gagné la guerre. Grâce à son offensive diplomatique, et à l’aide précieuse de Paris, Moscou et Madrid, c’est une résolution diluée, loin des aspirations initiales de Etats Unis, recueillies dans le rapport de Ban Ki-moon, que le Conseil de Sécurité a approuvé ce jeudi par unanimité. A l’ONU le dossier des droits de l’homme au Sahara est à peu près clos jusqu’à l’année prochaine », conclue-t-il.
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