A Rabat, ils rêvent que les USA fassent marche arrière dans leur proposition de mandater la MINURSO pour la supervision des droits de l’homme au Sahara Occidental. Le Maroc offre même une excuse : « C’était une initiative personnelle de M. Rice ». Alors que celle-ci était présente, le jour précédant l’annonce du projet de résolution américain, à une rencontre qui a réuni Ban Ki-moon et Obama.
La réalité est que la proposition se trouve toujours sur la table du Conseil de Sécurité où le débat de la question a débuté lundi. Le Maroc y est présent en tant que membre non-permanent du Conseil de Sécurité, mais son silence sur la question révèle que le vent ne souffle pas à sa guise, en dépit ce qui a été dit à propos de l’attitude de la France et l’Espagne. A Rabat, la presse marocaine a rapporté que le ministre des AE, El Othmani est sorti précipitemment d’une audience au parlement marocain suite à un appel du palais.
Lundi, Chritopher Ross a présenté le dernier rapport de Ban Ki-moon sur les développements de la question du Sahara Occidental, dans lequel, le Secrétaire Général a « exhorté les parties à s’engager dans de véritables négociations ». Ban a signalé que « pour cela, chaque partie doit accepter qu’elle n’obtiendra la totalité de ses demandes, mais doit plutôt s’engager dans une logique de donnant-donnant ».
La proposition américaine fait son chemin avec le soutien de la plupart des membres du Conseil de Sécurité. L’inconsistance des arguments avancés par la France et l’Espagne et la répression constante des sahraouis par le Maroc ne permet pas au Conseil de s’opposer à un sujet si crucial tel que la protection des droits de l’homme.
A Alger, on reste confiant concernant la position espagnole. « Les informations dont nous disposons montrent que l’Espagne est plutôt favorable à l’initiative américaine. A notre connaissance, un seul pays milite pour la réécriture de la résolution, sans que l’on sache pour le moment s’il va bloquer le projet, et un autre pays membre du groupe des Amis du Sahara occidental a déploré le fait de ne pas avoir été consulté au préalable par la partie américaine, sans cependant s’opposer sur le fond », a déclaré au site TSA un haut fonctionnaire algérien qui a requis l’anonymat.
Pour sa part, le Front Polisario a dénoncé lundi à Madrid le « double langage » du ministre des Affaires étrangères espagnol, Manuel Gareza, sur la protection des droits de l’homme par la mission de la MINURSO, qui dénote un « alignement sur les thèses de l’occupant marocain », rapporte l’agence de presse sahraouie (SPS)
La Tribune du Sahara, 23 avril 2013
Soyez le premier à commenter