Le dernier rapport de Ban Ki moon relatif au Sahara occidental, dont notre journal avait obtenu une copie en exclusivité mardi dernier, a provoqué une indicible panique chez les dirigeants marocains. S’il n’est pas encore question d’étendre la mission de la Minurso au respect des droits de l’homme, ce qui ne saurait guère tarder, il n’en est pas moins prévu la mise en place d’un mécanisme concernant cette question précise.
Or la France, membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, qui soutient ostensiblement la politique colonialiste et criminelle du Maroc au Sahara occidental, ne saurait raisonnablement s’opposer à une pareille proposition (qui plus est, soutenue par les Américains) sans craindre de se faire taxer de complicité dans les atteintes aux droits de l’homme commises au quotidien dans les territoires occupés.
Voilà pourquoi une agitation des grands jours a fini par gagner les dirigeants marocains. Cela se devine aisément à la lecture de leur presse, hier. Certains de leurs journaux, comme « Le Matin du Sahara », ont carrément adopté un ton guerrier, allant jusqu’à illustrer leur « Une » de militaires en treillis et lourdement armés.
C’est dire qu’il s’agit là d’un aveu tacite concernant le fait que le Maroc commet bel et bien de terribles et quotidiens dénis de justice et exactions à l’encontre des citoyens sahraouis dans les territoires occupés. Car, si tel n’était pas le cas, il est à se demander pourquoi Rabat s’acharne encore à rejeter une démarche parfaitement logique et naturelle.
Au demeurant, les exemples ne manquent guère. Le dernier en date, particulièrement odieux, a concerné des femmes sahraouies, militantes pacifistes. Celles-ci avaient voulu manifester pacifiquement à l’occasion de la visite de Christopher Ross, l’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU, dans les territoires occupés. Elles ont été violemment tabassées, alors que certaines d’entre elles ont carrément subi des sévices sexuels.
Aujourd’hui, le Maroc a épuisé l’ensemble de ses cartes et de ses arguments. Il lui faudra bientôt accepter un fait inéluctable, celui de la tenue d’un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui, afin de mettre un terme à l’ultime colonie dans le continent africain.
Par Ali Oussi
Le Courrier d’Algérie, 17 avril 2013
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