Décidément, les forces de sécurité marocaines ne s’encombrent pas de scrupule pour «casser du sahraoui». Même en présence de l’Envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU, la machine répressive du makhzen a tourné à plein régime à El Aaiun (capitale occupée du Sahara Occidental, ndlr).
En effet aussitôt après le passage de Christopher Ross samedi dans ce territoire occupé où il a rencontré des militants sahraouis, la police marocain est entrée en scène pour pratiquer le sport qu’elle maîtrise le plus : réprimer sans ménagement tout sahraoui sur son passage.
Selon le correspondant de l’APS citant des sources diplomatiques, plus de 50 Sahraouis ont ainsi été blessés par les forces d’occupation marocaine.
Cette opération musclée a eu lieu lors d’une manifestation pacifique organisée samedi soir à El Ayoune, dans les territoires occupés du Sahara occidental, durant laquelle les manifestants réclamaient l’indépendance de leur pays.
«Plusieurs personnes ont été arrêtées lors de cette manifestation au moment même où l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara Occidental effectuait une visite dans la région», précisé la même source.
Et de préciser que la violente répression n’a épargné «ni femme ni enfants». Et parmi les malheureux sahraouis tombé entre les mains de la police du roi, figure Sultana Khaya, l’une des figures de proue de l’activisme sahraoui et néanmoins chef de l’observatoire des ressources naturelles et de défense des droits de l’homme.
Un constat de visu…
«Elle est battue et humiliée au même titre que trois autres femmes, par les forces de l’ordre marocaines», souligne la source diplomatique, précisant que la police marocaine à même interdit l’accès à l’hôpital où elles devaient être évacuées.
Voilà une preuve si l’on était besoin, que les autorités marocaines, réagissent de manière quasi Pavlovienne à toute manifestation de sahraoui même en présence de celui qui censé répertorier les violation des droits de l’homme dans les territoires occupés.
Sans doute que Christopher Ross trouvera de la «bonne» matière pour meubler son prochain rapport en qualité de témoin cette fois de la terreur que subit le peuple sahraoui.
Cette nouvelle tournée de l’Envoyé spécial de Ban Ki Moon devrait servir en effet pour confectionner un rapport que ce dernier présentera en avril prochain devant le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies.
Ban KI Moon avait déjà exprimé sa «forte préoccupation» quant au statu quo qui caractérise ce conflit, tout en prévenant que cela «pourrait nourrir une frustration croissante et déclencherait de nouvelles violences et hostilités qui seraient tragiques pour les peuples de la région».
La célèbre militante sahraouie Aminatou Haider qui a fait une intervention jeudi devant le parlement espagnole a elle aussi mis en garde contre la montée de la violence de la part de la jeunesse sahraouie qui ne croit plus aux processus de l’ONU.
Il faut dire que la répression de samedi soir lui donne entièrement raison.
Algérie1, 2/03/2013
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