Ce mercredi 6 mars, une délégation de l’intergroupe Sahara occidental du Parlement européen composée de quatre députés européens a été empêchée de se rendre sur le territoire marocain.
Ces élus européens, Ivo Vajgl (Libéraux, Slovenie), Vicent Ramón Garcés (Socialistes, Espagne),Isabella Lövin (Verts/Ale, Suède) et Willy Meyer (Gauche Unitaire, Espagne) appartenant à des groupes politiques et des nationalités différentes ont tenté d’effectuer une mission d’observation à Laâyoune, au Sahara occidental, portant sur les droits humains dans les territoires occupés. Ils avaient notamment prévu des rencontres avec les autorités marocaines, les représentants de la société civile marocaine et les représentants de la mission de l’ONU – Minurso.
Les eurodéputés avaient bien évidemment informé les autorités marocaines par écrit en donnant les détails sur leur déplacement et programme de mission.
Fait étrange, le 6 mars – jour de leur voyage annoncé, les bureaux de ces eurodéputés ont reçu une lettre de l’ambassadeur du Maroc auprès de l’Union européenne qui leur annonçait qu’ils n’étaient pas bienvenus au Maroc. Ils étaient attendus par les policiers marocains à la descente de l’avion à Casablanca. Les élus européens ont été forcés de reprendre les mêmes avions et de retourner à Paris et à Madrid. Autre mauvaise surprise, les polices française et espagnole les ont attendus et escortés comme s’il s’agissait de criminels. Leur explication : « quand une personne est expulsée vers l’Europe, la police du pays vers lequel elle est expulsée doit aussi l’accueillir ».
Ceci est tout simplement scandaleux: le Maroc, partenaire et voisin privilégié de l’Union européenne expulse les élus européens sans aucun droit et justification (il faut savoir que les policiers marocains n’ont présenté aucun document ou ordre officiel aux élus arrêtés à l’aéroport de Casablanca). Il les traite comme des criminels et l’ambassadeur marocain les insulte dans sa lettre officielle (voir le document en pièce jointe) en les qualifiants de « groupe de lobbyistes pro-algériens/pro-Polisario » et « anti-marocains ».
Pour Nicole Kiil-Nielsen, membre de l’intergroupe Sahara Occidental et de la Sous-commission Droits humains du PE, il est absolument inacceptable de qualifier des eurodéputés démocratiquement élus de lobbyistes et de les classer dans les catégories d’anti-marocains ou de pro-algériens.
Ce geste du gouvernement marocain survient au moment où le procès des détenus de Gdem Izik a dominé l’actualité internationale et où le rapporteur spécial de l’ONU sur la torture vient de présenter un rapport accablant sur le Maroc au Conseil des droits humains onusien à Genève (voir le rapport (EN) et la note de résumé rédigée en FR en pièce jointe).
Nicole Kiil-Nielsen se joint à ses nombreux collègues parlementaires (voir le CP de Daniel Cohn-bendit et d’Isabella Lövin en pièce jointe) qui demandent une réaction adéquate de la Haute Représentante de l’Union pour les affaires étrangères Catherine Ashton, du Président du Parlement européen Martin Schulz, de la Commission européenne M. Barroso et des gouvernements européens.
http://www.nicolekiilnielsen.eu/
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