Le Maroc enregistre de plus en plus de détenus politiques, victimes de « l’arbitraire et de l’injustice », a affirmé, lundi à Paris, dans un bilan, l’Association de défense des droits de l’homme au Maroc (Asdhom). Selon l’Ong, très active en Ile-de-France, de 288 détenus d’opinion recensés en mars dernier, on est passé actuellement à « 338 au total dont 263 purgent une peine d’emprisonnement et 75 sont poursuivis en liberté provisoire ».
L’Asdhom indique que dans cette liste figurent des étudiants de l’Union nationale des étudiants marocains (UNEM), des militants du mouvement 20-Février (26), des Sahraouis (112), des mineurs et paysans (29), des journalistes, des syndicalistes, des avocats et défenseurs des droits de l’Homme (20), des membres (16) de l’Association nationale des diplômés chômeurs du Maroc (ANDCM), des enseignants (9), des islamistes (21) ou encore des citoyens, jeunes et moins jeunes, ayant participé à des mouvements de protestation populaire.
L’Association avait lancé, depuis novembre 2012 à Paris, une campagne de parrainage pour sensibiliser autour de ce devoir de solidarité envers ceux qu’elle considère comme des « victimes de l’arbitraire et de l’injustice qui prévalent au Maroc ».
« Nous constatons malheureusement que les chiffres de la détention politique augmentent d’année en année. Nous sommes passés de 172 au lancement de la campagne à 338 au jour d’aujourd’hui », relève-t-elle, signalant que les « autorités marocaines ne reconnaissent, bien évidemment pas, le statut de prisonnier politique ou d’opinion à ces victimes pour ne pas se mettre en porte-à-faux par rapport à leur discours officiel en termes de respect des libertés et des droits de l’Homme ». L’Asdhom précise que les chefs d’accusation retenus contre les mis en cause sont « généralement choisis de telle façon à ce que les procès intentés n’aient pas un caractère politique », signalant que les prévenus sont souvent accusés de violences contre les agents de l’Etat, de rassemblements non autorisés ou armés, de destruction de biens publics, de trafic de drogue, d’entrave à la liberté de travail, etc .
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