Londres (AFP)
L’acteur Javier Bardem s’est investi dans la cause du Sahara occidental dans un documentaire qu’il a coproduit, expliquant lundi à Londres qu’en tant qu’espagnol il se sentait « responsable » du sort de ce peuple en souffrance.
« Il y a beaucoup de choses qui ne tournent pas rond dans le monde. Pourquoi choisir (cette cause) ? Parce que je suis espagnol, que j’en ai beaucoup entendu parler et que je me suis rendu dans un camp de réfugiés en 2008 », a expliqué Javier Bardem lors du festival du cinéma espagnol à Londres.
« Nous avons choisi de dire cette histoire, car elle nous touche. En tant qu’Espagnols, nous sommes responsables de la situation », a ajouté l’acteur, Oscar du meilleur second rôle masculin en 2008 pour « No Country for Old Men ».
Le documentaire, intitulé « Hijos de las nubes » (« Les Enfants des nuages », 2012) et qui sera disponible à partir de mardi sur la plateforme iTunes, narre la relation de Javier Bardem avec le Sahara occidental – une ex-colonie espagnole contrôlée par le Maroc depuis 1975 – ainsi que le rapport des Espagnols avec le Maroc, et la situation de plus de 200.000 réfugiés du Sahara occidental en Algérie.
« Je suis au courant » de la situation du Sahara occidental « quasiment depuis ma naissance (en 1969) parce que ma mère (l’actrice Pilar Bardem) était une militante », a confié Javier Bardem.
« Il faut choisir ses combats ». Dans le dossier du Sahara occidental, « il y a celui de l’autodétermination et celui des droits de l’Homme. Nous avons choisi le dernier », a -t-il expliqué.
Les Sahraouis du Front Polisario, soutenus par Alger, réclament l’indépendance du Sahara occidental, que le Maroc considère comme partie intégrante du royaume. Le Maroc propose, lui, une large autonomie sous sa souveraineté pour ce territoire. L’ONU s’est prononcée en faveur du référendum d’autodétermination réclamé par les Sahraouis, et mène une mission de médiation, qui n’a pas abouti pour l’instant.
Le documentaire, réalisé par Alvaro Longoria, est très critique envers la France, et dans une moindre mesure envers les Etats-Unis, accusés de prendre le parti du Maroc.
Javier Bardem a raconté avoir, en vain, tenté de montrer le documentaire en France. « J’ai rencontré quelques personnes haut placées dans le monde du cinéma, mais elles ont dit non », a-t-il expliqué.
Nice Matin, 8 Oct 2013
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