Droits de l’homme : Le Maroc sous la loupe du Congrès

Comme ordonné par le Congrès américain du temps de Mme Hillary Clinton, le Secrétaire d’Etat John Kerry a remis lundi son rapport sur les mesures prises par le Maroc au Sahara concernant les droits de l’homme aux commissions budgétaires. Ces dernières vont examiner minutieusement les constats du département d’Etat au Maroc, avant de décider s’il fallait autoriser au pas les aides militaires au royaume.
C’est en effet la condition sine qua non mise en avant par les deux commissions budgétaires du Congrès à savoir que toute aide financière au Maroc devrait être suspendue au respect des droits de l’homme notamment dans les territoires occupés. Ce rapport, désormais obligatoire, a été rendu possible après le vote d’une loi par le Congrès US grâce au lobbying payant des ONG et des organisations de défense des droits de l’homme pro sahraouis.
Dans ce rapport «de quatre pages», John Kerry a dressé un point de situation des mesures prises par le royaume pour corriger les abus relevés en 2012.
Droits de l’homme contre dollars
Le Département d’Etat s’y est ainsi exprimé sur le respect du droit des individus à «exprimer pacifiquement leur opinion» concernant le statut et le futur du territoire et la documentation des violations des droits de l’homme et sur le «libre accès au territoire des organisations de défense des droits de l’homme, des journalistes et des représentants de gouvernements étrangers».
Et au Département d’Etat de souligner des «restrictions excessives et continues, particulièrement sur le droit de réunion pacifique et la publication de tout plaidoyer pour l’indépendance ou pour un référendum qui inclurait l’indépendance comme option».
Le document signale aussi «plusieurs violations des droits de l’homme : absence de procès équitable pour des manifestants pro indépendance, arrestation de militants lors de distribution de tracts, et même le blocage de certains sites Internet «considérés controversés, comme ceux préconisant l’indépendance».
Le rapport Kerry pointe également le droit d’association, rappelant que certaines associations «vues par l’administration marocaine comme n’étant pas attachées à la souveraineté marocaine», ont des «difficultés» pour s’enregistrer ou opérer librement.
«Restrictions excessives»
Le rapport cite notamment les cas de l’ASVDH et de la CODESA, ONG sahraouies qui ne sont pas enregistrées et à cet titre, ne peuvent recevoir de fonds publics ni accepter de contributions. Petit changement de l’attitude répressive du Maroc à l’égard des sahraouis, le rapport du Département d’Etat, note à propos des médias au Maroc, que les restrictions longtemps imposées au sujet du Sahara «ne sont plus autant appliquées».
Pour autant, il signale qu’en parallèle, «l’auto-censure est encore largement pratiquée parmi les médias et les bloggeurs». Le rapport souligne enfin qu’à «certaines occasions», des activistes sahraouis pro-indépendance ont pu participer à des conférences au Maroc et s’afficher publiquement et sans répercussion comme étant pro-polisario. En somme de l’aigre-doux pour le makhzen qui a certes lâché du lest mais sans pour autant abandonné sa stratégie de la terreur.

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