Le Maroc, premier exportateur de phosphates au monde, prévoit d’investir jusqu’à 15 milliards de dollars au cours des prochaines années pour accroître sa production, malgré la chute des cours, a indiqué jeudi l’Office chérifien des phosphates (OCP).
Le royaume, qui détient les plus importantes réserves de phosphates avec la Chine, est actuellement le troisième producteur au monde. Le secteur, dont le chiffre d’affaires a dépassé 56 milliards de dirhams en 2011 (6,7 mds USD), contribue à 6% du PIB du pays et emploie plusieurs dizaines de milliers de personnes.
« Notre production annuelle est actuellement de 30 millions de tonnes, et elle grimpera à 50 millions d’ici 2017 », a déclaré à l’AFP Mohamed Soual, chef économiste à l’OCP, l’entreprise publique en charge de l’exploitation du phosphate.
Dans le même temps, la production d’engrais fertilisants va passer de 3,5 millions à 10 millions de tonnes, a-t-il ajouté, en marge des « Premières Assises nationales autour des phosphates » qui se tiennent jeudi et vendredi à Skhirat, près de Rabat.
Selon lui, cette hausse de la production va nécessiter un « investissement total de 130 milliards de dirhams » (15,5 mds USD).
Entre janvier et juillet 2013, les exportations marocaines de phosphates ont atteint 23,5 mds de dirhams (2,8 mds USD), ce qui constitue une baisse de près de 20% sur un an, due à la chute des cours, d’après ce responsable.
« Le problème n’est pas le prix mais d’assurer la sécurité alimentaire à l’échelle mondiale », et les programmes d’investissement de l’OCP s’avèrent « très crédibles », a toutefois plaidé M. Soual.
Les principaux sites d’extraction se trouvent à Khouribga et Benguerir, dans le centre du Maroc, mais aussi à Bou Kraa, au Sahara occidental, ex-colonie espagnole contrôlée par le Maroc.
L’activité liée à l’exploitation des phosphates, lesquels sont notamment utilisés comme engrais dans l’agriculture, constitue plus du quart des recettes à l’export du pays.
Dépourvu à ce jour de ressources pétrolières, contrairement à son voisin algérien, le Maroc mise actuellement sur un important développement des énergies renouvelables (solaire et éolien).
En attendant, son déficit commercial a atteint près de 200 milliards de dirhams en 2012 (24 mds USD), sous l’effet notamment des importations énergétiques.
Par AFP
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