Le Maroc, qui compte présenter sa candidature pour obtenir un siège au Conseil des droits de l’homme de l’ONU, s’est vu, hier, accablé par un rapport renfermant des preuves de son implication, en 1976, dans l’enterrement de Sahraouis dans des fosses communes. C’est l’Afapredesa (Association des familles de détenus et de disparus sahraouis) qui a présenté ce document de 150 pages, comportant des preuves tangibles de ce crime contre l’humanité découvert accidentellement par un berger sahraoui en janvier 2013 dans la localité de Mkala, près de Smara, non loin du « mur de la honte » qui se trouve sous la supervision de la Mission onusienne pour un référendum au Sahara occidental (Minurso). En plus des ossements humains, y ont été découverts des vêtements qui ont été identifiés par les familles des victimes et des pièces d’identité renvoyant à l’ère de l’occupation espagnole.
L’Afapredesa, qui a travaillé dans la discrétion, s’est rapprochée d’une équipe médico-légale de l’université basque (Espagne) pour mener une enquête. En juin dernier, une équipe, composée d’experts de cette université, de l’institut universitaire Hegoa et de la Fondation Aranzadi, accompagnée de parents de disparus et de représentants de l’association, s’est rendue sur les lieux. « Le rapport comporte des données scientifiques émanant de la médecine légale et d’experts généticiens de l’université basque et confirmant l’implication de l’occupation marocaine dans l’ensevelissement de disparus sahraouis dans des fosses communes en 1976 », a fait savoir Omar Abdesslam, président de l’Afapredesa. Les victimes étaient des nomades dont « deux enfants ou adolescents » qui n’étaient pourtant pas impliquées militairement ni politiquement dans le conflit sahraoui. Ils n’avaient pas fui parce qu’ils étaient tout simplement sur leur terre. Appelant les Nations unies à assumer leurs responsabilités pour permettre à leurs familles d’exercer pleinement leur droit à la vérité, M. Abdesslam a affirmé que les preuves présentées par son association suffisent pour une action de la communauté internationale face aux allégations de l’occupant, hanté par la question des droits de l’homme au Sahara occidental. Une urgence onusienne à travers le mécanisme d’élargissement et de surveillance qui tend à s’imposer en réalité incontournable.
Samira B.
Horizons, 11 sept 2013
Soyez le premier à commenter