Le chef du Front Polisario Mohamed Abdelaziz a appelé la France à « clarifier » sa position sur le Sahara Occidental, dans un entretien publié dimanche par l’agence nationale algérienne APS.
Dans une première réaction à la visite d’Etat au Maroc début avril du président François Hollande, M. Abdelaziz a noté un élément « positif »: en s’adressant au Parlement marocain le 4 avril, M. Hollande a insisté sur la nécessité de résoudre le conflit du Sahara occidental, ex-colonie espagnole occupée par le Maroc.
« Nous aurions aimé qu’il (François Hollande) nomme les choses par leurs noms. Il y a des principes qui ne sauraient être marchandés — principes de démocratie, des droits de l’Homme et du droit à l’autodétermination des peuples », a déclaré M. Abdelaziz qui était interrogé dans un camps de réfugiés sahraouis proche de Tindouf, dans l’extrême sud-ouest de l’Algérie.
« La France doit être plus claire à ces sujets », a-t-il demandé.
M. Hollande avait rappelé devant les députés marocains que cette question « attendait son règlement depuis plus de 30 ans ». « La crise au Sahel rend encore plus urgente la nécessité de mettre fin à cette situation », avait-il ajouté.
« La France soutient la démarche du secrétaire général des Nations unies pour parvenir à un règlement politique acceptable » sur la base des résolutions de l’Onu, avait-il poursuivi. Il avait jugé que le plan de 2007 de Rabat accordant une large autonomie aux Sahraouis constituait « une base et sérieuse et crédible en vue d’une solution négociée ».
Le Front Polisario, soutenu par l’Algérie, réclame un référendum d’autodétermination dans l’ex-colonie espagnole occupée depuis 1975 par le Maroc, un référendum que prévoient aussi les Nations Unies.
La visite de l’envoyé spécial du secrétaire général de l’Onu, Christopher Ross, en mars dans la région a été « importante », a jugé M. Abdelaziz. M. Ross doit remettre son rapport sur le Sahara occidental au Conseil de sécurité de l’ONU le 22 avril.
Le haut responsable du Polisario a souligné que l’émissaire avait rencontré des Sahraouis des territoires occupés à Dakhla, ville sous contrôle marocain, alors que son déplacement précédent s’était limité à la ville de Laâyoune, capitale de l’ex-colonie.
« La prochaine réunion du Conseil de sécurité sera un test pour les Nations unies et les Etats influents, notamment la France », a soutenu Mohamed Abdelaziz se demandant si ce pays « continuera à protéger le Maroc qui est accusé de tant de violations (notamment des droits de l’Homme), ou bien verra-t-on un changement de sa position ».
AFP
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