A cause de son parti pris pour le Maroc, la France a été écartée de toute médiation dans le conflit du Sahara Occidental et a offert aux américains la possibilité d’élaborer un plan en vue de trouver une issue acceptable à ce différend qui dure depuis près de 40 ans et entrave la construction de l’UMA.
Un câble classé confidentiel en date du 19 août 2005 et révélé par Wikileaks, rapportait les propos tenus par le chef de l’Etat algérien, Abdelaziz Bouteflika, devant une délégation de diplomates américains à Alger. Bouteflika souligna que la question du Sahara occidentale n’est pas un nouveau dossier entre les mains de l’ONU. « Il a été mis sur l’ordre du jour des Nations Unies depuis les années 1970, en même temps que Brunei, du Suriname et du Belize, qui sont tous, depuis longtemps indépendants ». Il rappelle que James Baker avait accomplit un bon travail et que les Nations Unis possèdent une liste complète des électeurs. Ce qui veut dire que rien n’empêche l’option référendaire stipulée par toutes les résolutions de l’ONU. D’ailleurs, celle-ci réaffirme, depuis 2011, « la responsabilité de l’ONU à l’égard du peuple du Sahara occidental », et salue, à cet égard, les efforts déployés par le Secrétaire général et son envoyé personnel pour trouver au différend « une solution politique qui soit mutuellement acceptable et assure l’autodétermination du peuple du Sahara occidental ».
Selon une autre information révélée par Wikileaks, lors d’un entretien, en mai 2007, avec Frances Fragos Townsend, conseillère du président George W. Bush pour les affaires de sécurité, le président Bouteflika avait déclaré que « Le Maroc et le Polisario doivent trouver une solution, avec l’aide américaine ». La France, disait-il, « du fait du poids de son histoire coloniale au Maghreb, est incapable de jouer un rôle constructif dans le conflit ».
Après avoir rappelé que l’Algérie a accueilli avec entoushiasme le plan Baker, le président algérien a plaidé pour que les États-Unis aident à sortir de l’impasse actuelle.
Le 25 juin 2008, au cours de la visite d’adieu de l’ambassadeur Robert Ford, Bouteflika plaide une nouvelle fois pour que les Etats Unis aident à trouver une percée sur l’impasse au Sahara occidental. Six mois plus tard, Ban Ki-moon procéda à la nomination de l’Ambassadeur Christopher Ross comme Envoyé Personnel du Secrétaire Général de l’ONU pour le Sahara Occidental. Dans son agenda, suivre la légalité internationale en tant que seule solution susceptible d’être approuvée par le peuple sahraoui et de ramener la paix et la stabilité dans cette région.
La situation au Sahel, le chaos généré par les révoltes en Tunisie, en Lybie et en Egypte constituent davantage de raisons pour mettre fin au conflit maroco-sahraoui. Aujourd’hui la balle est du côté de la France. Le destin de toute la région de l’Afrique du Nord et du Sahel se trouve entre les mains du président François Hollande. Tout comme ses relations avec l’Algérie.
Soyez le premier à commenter