Par Ghada Hamrouche
La question sahraouie n’a pas été résolue en 2012. Le conflit qui perdure depuis 1975 n’a pas trouvé de solution dans les couloirs de l’Onu ni dans les allées de Manhasset. Rabat campe sur ses positions. En refusant de discuter d’une autre solution que son plan d’autonomie, le Maroc fait preuve d’un grand manque de clairvoyance. Et pour cause ! Les Sahraouis commencent à montrer des signes d’impatience.
Ils n’attendront pas indéfiniment le bon vouloir du palais royal pour accéder à leur droit légitime d’autodétermination. Un droit consacré par les résolutions onusiennes et que le Maroc refuse, toujours, d’appliquer depuis le cessez-le-feu de 1991. Dans son obstination aveugle, le Royaume chérifien oublie qu’il n’est pas seul acteur dans cette tragédie sempiternelle. Les Sahraouis peuvent aussi imposer leur vision par…les armes puisque les négociations ne bougent pas d’un iota depuis des années. L’impasse dans laquelle se trouvent les pourparlers depuis leur début n’augure rien de bon.
Si la communauté internationale n’exerce pas de pression sur les parties en conflit, on reviendra à la situation qui prévalait avant 1991. Pis, avec les développements qu’on connait dans cette région de l’Afrique. L’instabilité qui prévaut déjà dans le Sahel, l’instabilité de l’Afrique occidentale, tolèrera-t-elle l’ouverture d’un nouveau front de combat au Maghreb?
La situation est suffisamment explosive avec la prolifération des groupes terroristes dans le Sahel pour permettre une autre circulation des armes dans la grand Sahara.
Le déni de droit à tout un peuple peut conduire à une situation incontrôlable dans la région.
Paris qui pèse de tout son poids pour faire valoir la solution marocaine, devrait reconsidérer sa position et rejoindre la position de Washington. Le droit international, comme dans tout autre conflit, doit prévaloir sur toute autre considération. Il y va de la paix et la stabilité dans la région.
La Tribune d’Algérie, 30/12/2012
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