La nouvelle tournée de Christopher Ross à Rabat, Alger et Nouakchott a toutes les caractéristiques pour connaître le même sort que celui des précédentes. Si Alger se réclame du droit international et demande l’application des résolutions de l’ONU, le Maroc continue à considérer l’Algérie comme étant partie prenante au conflit, capable à elle seule de décider du sort du Sahara occidental.
De toute évidence, le jeu est biaisé d’avance, vu sous cet angle, d’autant plus, qu’au moment où l’envoyé personnel du secrétaire général des Nations-unies, Christopher Ross, rencontrait des représentants d’instances sahraouies des droits de l’homme, la répression marocaine contre les manifestants sahraouis atteingnait son paroxysme.
Il est hors de propos maintenant de s’appesantir encore sur ces manquements, les choses étant autrement plus graves et plus urgentes. Il y a la misère du peuple sahraoui, la longue agonie, la répression à faire cesser sans tarder.
Les membres de la commission sahraouie de défense de l’autodétermination du peuple du Sahara occidental, présidée par Sidi M’hamed Dadache, la détenue politique sahraouie, Nakdja Lachkar et le militant Salah Dilal ont informé Christopher Ross de la situation grave qui prévaut au Sahara occidental et qui exige de l’Onu d’assumer ses responsabilités.
Ross était accompagné d’une délégation et du représentant spécial des Nations-unies pour le Sahara occidental et chef de la Mission des Nations-unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental, Wolfgang Weisbrod-Weber. La Minurso, en tant que mission internationale chargée de protéger, surveiller et rapporter la situation des droits de l’homme, doit retrouver ses prérogatives pour qu’elle puisse travailler en toute indépendance et contacter les citoyens sahraouis en toute liberté, dans la perspective d’effectuer sa mission principale, celle d’organiser un référendum d’autodétermination.
Les témoignages sur les graves violations des droits de l’homme commises par l’Etat marocain à l’encontre des Sahraouis sont plus nombreux que par le passé et renseignent sur l’agacement de Rabat et son incapacité à trouver le ton juste vis-à-vis, d’abord, de l’ONU.
Aujourd’hui, et avant même l’organisation d’un référendum, l’urgence, c’est le procès inique des détenus de «Gdeim Izik» ainsi que d’autres affaires liées aux droits de l’homme dans ce territoire.
C’est aussi la protection des richesses naturelles et l’exploitation excessive et illégale de ces richesses par l’Etat marocain, au moment où le peuple sahraoui souffre de marginalisation, de chômage et de pauvreté.
Par Fayçal Oukaci
Mon Journal, 26(03/2013
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