Christopher Ross sera demain au Sahara occidental. Première escale : El Aaiun, la capitale du Sahara occidental occupé par le Maroc. Il y séjournera jusqu’à dimanche prochain.
Dakhla, une autre ville sahraouie occupée, proche de la frontière mauritanienne, l’accueillera ensuite. Objectif assigné à cette tournée, la seconde après celle qu’il a effectuée en octobre 2012 au terme de laquelle il avait proposé des « navettes diplomatiques » : « préparer la prochaine étape dans le processus de négociations et une reprise possible des discussions directes afin de trouver une solution politique mutuellement acceptable qui aboutisse à l’autodétermination pour la population du Sahara occidental », explique Eduardo del Buey, le porte-parole adjoint de l’ONU.
L’envoyé personnel de Ban-Ki-moon, qui restera dans la région jusqu’au 3 avril prochain, rencontrera ensuite des représentants du Maroc à Rabat, et de la RASD dans les territoires libérés. Il aura aussi des « consultations avec les pays voisins », l’Algérie et la Mauritanie. Selon del Buey, « le conflit actuel au Mali et les risques accrus d’instabilité et d’insécurité au Sahel et au-delà rendent une solution au conflit du Sahara occidental plus urgente que jamais ».
Ross, qui s’est rendu, en février à Washington, Moscou, Paris, Madrid, Londres, Berlin et Berne, pour solliciter un soutien à sa démarche et soutenir que « la question du Sahara occidental, qui dure depuis bien trop longtemps, doit être résolue, mais ne peut être résolue que s’il y a une volonté de s’engager dans un véritable dialogue », réussira-t-il, cette fois-ci, à amener les deux parties (Maroc et RASD) à « jeter les bases » d’une reprise efficace des pourparlers ? Deux choses dépendent de la réponse qui sera apportée à cette question.
L’une, l’issue de ce conflit qui pourrait « nourrir une frustration croissante et déclencher de nouvelles violences et hostilités » qui pourraient être tragiques pour les peuples de la région.
L’autre, le contenu du rapport que le SG de l’ONU soumettra en avril prochain au Conseil de sécurité. Mis à nu par le procès de Gdeim Ezik, une nuée de rapports d’ONG internationales sur la torture à « huis clos » au Sahara occidental occupé, l’affaire des députés européens qui ont été expulsés manu militari de l’aéroport de Casablanca, le dernier rapport du département américain sur le trafic de drogue qui classe le Royaume juste derrière l’Afghanistan, Rabat appréhende, pour la première fois, un élargissement des prérogatives de la Minurso à la surveillance des droits de l’Homme.
« Nous continuerons la lutte pacifique pour recouvrer notre indépendance et, si nécessaire, nous renouerons avec la lutte armée pour affronter l’occupation marocaine dans nos territoires », a déclaré, le 16 mars dernier, le président sahraoui, Mohamed Abdelaziz.
Djamel Boukrine
HORIZONS, 20/03/2013
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