Dans un discours menaçant et plein d’arrogance, M6 n’a pas dérogé à son sempiternel réquisitoire contre l’Algérie. Le roi prend de court les observateurs qui s’attendaient à une évolution positive du conflit du Sahara. Selon eux, le maintien du conflit dans sa configuration actuelle, même avec les avertissements de Christopher Ross, démontre qu’il s’agit-là d’un système politique du makhzen et de son armée, impliquée dans la gestion de ce dossier, et qui édictent au roi leur volonté d’ouvrir les frontières avec notre pays…
C’est un discours menaçant et plein d’arrogance qu’a adressé le roi du Maroc à l’endroit de Christopher Ross, du Front Polisario mais aussi de l’Algérie, à l’occasion du 37e anniversaire de la marche verte. Mohamed VI fait siens les plans d’un règlement politique mais cependant strictement adaptés à son auguste parasol rouge royal, symbole du trône.
Alors que le médiateur onusien Christopher Ross se trouve depuis mercredi à Alger où se termine sa tournée nord-africaine, le roi du Maroc Mohamed VI, n’a pas attendu son départ pour lui dire que le Sahara reste marocain et que l’Algérie doit être mêlée dans un conflit qu’il considère par-dessus tout comme étant « artificiel ».
Finalement, le monarque n’a pas changé depuis le retour forcé de M. Ross et qui a tout fait pour le déposer. A l’adresse donc du médiateur de l’ONU et des Sahraouis, Mohamed VI dit clairement que le plan d’autonomie est la seule issue d’un processus qu’il veut biaiser. Qualifiant le plan d’autonomie tantôt de «tournant important» tantôt d’«initiative audacieuse», Mohamed VI affirme s’en tenir plus que jamais à sa vision de la solution. Le Maroc, lâche Mohamed VI, «ne permettra en aucune manière et sous aucun prétexte que le sort de son Sahara soit tributaire des calculs et des basses manœuvres des autres parties». Et quand Mohamed VI parle des «autres parties», c’est du Front Polisario et de l’Algérie qu’il s’agit, les accusant de faire dans des «manœuvres désespérées» au lieu de «faire preuve de réalisme et d’esprit de consensus positif».
Pour lui, «l‘initiative judicieuse de conférer au Sahara marocain une autonomie dans le cadre de la souveraineté du royaume, de son unité nationale et de son intégrité territoriale, constitue un tournant important dans le processus de règlement définitif de ce conflit régional artificiel».
Mais, déplore le roi, cette initiative tarde à voir le jour «faute d’une volonté sincère chez les autres parties qui persistent dans leurs manigances et leurs stratagèmes obstructionnistes».
Le roi du Maroc s’attaque à l’Algérie
Accusant implicitement l’Algérie d’obstination à «camper sur une position anachronique se fondant sur des thèses stériles et inapplicables, ignorant ou contrariant ainsi les évolutions objectives que connaît le dossier du Sahara marocain», Mohamed VI s’est dit «fermement attaché à l’intégrité territoriale du royaume, à sa souveraineté pleine et entière».
Et bien qu’affirmant que son pays ne cesse d’appeler à la normalisation avec l’Algérie, y compris l’ouverture des frontières, il a appelé à «une forte implication de la communauté internationale pour mettre fin au drame enduré par (nos) enfants à Tindouf, à l’intérieur du territoire algérien, où sévissent, dans toute leur cruauté, la répression, la coercition, le désespoir et les privations, en violation flagrante des droits humains les plus élémentaires». C’est dans ce sens qu’il en appelle au Haut Commissariat aux réfugiés pour que, «en vertu des responsabilités qui lui incombent en matière de protection, et compte tenu des engagements internationaux de l’Algérie en tant que pays d’accueil, il procède à l’enregistrement et au recensement de la population des camps»
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