L’Algérie n’a pas laissé passer le message du roi marocain en novembre qui appelait à un rapprochement et a indiqué la volonté du royaume marocain d’une normalisation complète avec le voisin algérien, puisque le président Abdelaziz Bouteflika a répondu qu’ « il était en de bâtir l’union du Maghreb Arabe »,
faisant allusion à la nécessité de s’adapter aux changements géostratégiques dans la région. Et lorsque le ministre marocain des affaires étrangères annonce la semaine dernière lors de sa visite en Algérie que « nous nous sommes entretenus avec nos frères algériens pour la programmation de cette visite et une réponse favorable n’a pas pris plus de dix minutes », cela est plus qu’un signe que la barrière de « la crainte » entre les deux pays a été brisée et que le premier wagon a été mis sur les rails.
Mais le climat est-il favorable à une normalisation complète des relations ? Le ministre délégué aux affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel n’a pas tardé à mettre les points sur les i, et ce au vu d’une divergence flagrante de positions des deux pays. Puisque l’Algérie pense que tous les dossiers doivent être mis sur la table, alors que le Maroc pense que le dossier de l’ouverture des frontières fermées depuis l’attentat de Marrakech en 1994 est la solution. Abdelkader Messahel a pour cela annoncé au lendemain de la visite du chef de la diplomatie marocaine, Saad-Eddine El Othmani que « l’ouverture des frontières n’est pas à l’ordre du jour », pour souligner que l’Algérie a d’autres priorités parmi les dossiers à négocier avec Rabat.
Il semble que les « réserves » dont l’Algérie a déjà fait part soit derrière les propos du ministre marocain des affaire étrangères que « notre approche diplomatie consiste à commencer par ce qui est convenu, suivi par une ouverture progressive des dossiers litigieux, parce qu’une seule visite ne suffit pas », ce qui est une reconnaissance marocaine des demandes de la partie algérienne. Mais les changements de régime en Tunisie et en Libye et la visite de la secrétaire américaine Hilary Clinton dans les pays arabe constitueront d’une manière ou d’une autre une pression sur les parties algériennes et marocaines pour traiter les « accumulations » entre eux ou d’une moins de ne pas retourner aux années de « rupture ».
Le projet de relancement de l’union du Maghreb Arabe qui connait « gel » depuis plusieurs années est dans ce contexte la solution pour une normalisation entre les cinq pays, particulièrement vu le fait qu’il y a de nouvelles politiques au Maroc et en Algérie qui visent à laisser le dossier du Sahara occidental entre les mains de l’ONU et à ne pas l’utiliser pour freiner les rencontres entre les dirigeants.
El Khabar, 28/1/2012
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