Le président Abdelaziz appelle à l’intervention de l’ONU
Le président de la République arabe sahraouie et démocratique (RASD), secrétaire général du Front Polisario, Mohamed Abdelaziz, a appelé jeudi l’ONU à «exercer des pressions» sur le Maroc pour l’amener à renoncer à sa décision de traduire les 23 détenus politiques sahraouis devant le tribunal militaire de Rabat.
«Nous réitérons notre appel pour que l’ONU assume ses responsabilités en exerçant des pressions sur les autorités marocaines pour les amener à respecter le droit international et à renoncer à leur décision de traduire des civils devant le tribunal militaire», a souligné le président Abdelaziz dans une lettre adressée au secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon.
«Il s’agit non seulement de traduire des civils devant le tribunal militaire, ce qui est déjà très grave, mais de surcroît il s’agit de citoyens innocents issus du territoire du Sahara occidental placé sous la responsabilité de l’ONU», a déclaré le secrétaire général du Front Polisario dans sa lettre rapportée par l’Agence de presse sahraouie (SPS). Il a ajouté que ces détenus politiques sahraouis «n’ont eu de tort que d’avoir revendiqué par des moyens pacifiques et civilisés l’application de la charte et des résolutions de l’ONU, notamment le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance».
«La décision des autorités marocaines de traduire un groupe des détenus de Gdeim Izik devant le tribunal militaire n’est pas seulement un acte illégal et immoral, mais une humiliation pour la communauté internationale, représentée par l’ONU, et une atteinte à son autorité et à sa crédibilité»,a indiqué le président sahraoui. «L’état de santé de ces détenus est très précaire, notamment avec la grève de la faim qu’ils avaient observée par intermittence.
La plus longue avait dépassé 36 jours successifs pour demander l’accélération de leur mise en liberté et un procès régulier et équitable», a-t-il encore souligné. Il a ajouté, dans ce contexte, que la décision du gouvernement marocain de traduire les détenus de Gdeim Izik devant un tribunal militaire intervient dans le sillage «des violations flagrantes des droits de l’Homme par les autorités marocaines».
Ghani I.
Report du procès à une date ultérieure
Le procès des 23 prisonniers politiques sahraouis dénommés « Groupe Gdaim izba », prévu vendredi matin devant le tribunal militaire de Rabat, a été reporté à une date ultérieure, a-t-on constaté sur place. Aucune raison n’a été donnée, par un responsable de l’administration du tribunal, aux observateurs européens venus assister au procès des prisonniers sahraouis, détenus à la prison locale 2 de Salé (ville jumelle de Rabat), depuis le démantèlement par les forces marocaines du camp de Gdaim Izik près d’El-Ayoun (Sahara occidental) le 8 novembre 2010. A la suite de ce report, les familles des prisonniers ont observé un sit-in face au tribunal au cours duquel ils ont dénoncé leur comparution devant une cour martiale et réaffirmé leur détermination à militer jusqu’à leur libération. Une dizaine d’observateurs venus de Suède, de France, d’Italie et d’Espagne et représentant notamment la Commission internationale des juristes (ICJ) de Genève et les associations militant pour l’autodétermination du peuple sahraoui devaient assister au procès.
G. I.
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