Messahel : "Il est “anormal” que la Minurso soit la seule mission des Nations unies à ne pas inclure les droits de l’homme dans son mandat"

L’Algérie premier partenaire économique et commercial du Royaume-Uni au Maghreb
L’Algérie, grâce à un volume d’échanges dense et diversifié, est devenue le premier partenaire économique et commercial du Royaume-Uni dans la région du Maghreb, a indiqué mardi le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, M. Abdelkader Messahel. Les domaines de coopération entre les deux pays sont multiples et concernent, notamment, les secteurs économique, financier, culturel, scientifique et technique, a souligné M. Messahel lors d’un point de presse animé conjointement avec le ministre britannique chargé du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, M. Alistair Burt. “Sur le plan commercial, le volume des échanges avoisine les deux milliards de dollars”, a relevé le ministre à l’issue des travaux de la 5e session du comité politique bilatéral algéro-britannique.
L’Algérie exporte pour plus d’un milliard de dollars, essentiellement en hydrocarbures et en produits dérivés, et importe du Royaume-Uni pour environ 800 millions de dollars en équipements et produits alimentaires. En matière d’investissements, la présence du Royaume-Uni est “beaucoup plus marquée” dans le secteur de l’énergie dans lequel la compagnie pétrolière British Petroleum est l’un des premiers investisseurs en Algérie.
Le Royaume-Uni est également présent dans les secteurs de l’industrie pharmaceutique, les télécommunications et les finances, et a marqué son intérêt pour les ressources en eau, les infrastructures, les énergies renouvelables et l’agriculture. M. Messahel a indiqué que cet intérêt pour forger un “partenariat de qualité” entre les deux pays, a été encouragé par la décision de réduire le risque-pays, prise par l’organisme assurance crédit britannique.
Dans le domaine judiciaire, la coopération algéro-britannique est caractérisée par la conclusion de plusieurs accords, alors que dans les secteurs culturel, scientifique et technique, ainsi que dans celui de la défense, cette coopération a connu une “évolution positive”, a-t-il souligné. Les deux parties ont relevé aussi au cours de leurs discussions les “grandes opportunités” qu’offrent l’Algérie et le Royaume-Uni pour un développement “plus dense” de leur coopération.
Les deux parties ont, en outre, exprimé leur satisfaction quant à la qualité de leurs relations “qui ne cessent de se renforcer” et connaissent une “nouvelle dynamique”, comme en témoignent la régularité des consultations politiques au plus haut niveau, ainsi que les échanges de visites entre délégations des deux pays. “Il est évident que ce dynamisme répond à une volonté politique commune d’approfondir notre coopération dans tous les domaines”, a affirmé le ministre.
Au chapitre des questions internationales, les deux parties ont évoqué les développements intervenus en Libye et leurs répercussions sur la sécurité et la stabilité dans la région. A ce propos, M. Messahel a rappelé à son interlocuteur britannique la position de l’Algérie qui, dès le début de la crise libyenne, a signifié son rejet du recours à la force pour le règlement des différends et appelé au dialogue entre toutes les parties pour une issue pacifique “qui prenne en charge les aspirations du peuple libyen frère à la démocratie et au progrès social et économique, loin de toutes les formes d’ingérence ou d’interférence étrangère”. “Partant de ce principe, l’Algérie a, aussi bien dans le cadre de la Ligue arabe que de l’Union africaine, appelé au cessez-le-feu pour épargner au peuple libyen frère des pertes en vies humaines et des destructions d’infrastructures préjudiciables à son économie”, a-t-il encore rappelé. Elle a également encouragé, a-t-il dit, “l’ouverture d’un dialogue entre l’ensemble des protagonistes” pour “baliser le chemin aux réformes souhaitées par le peuple libyen”.
Les deux parties ont évoqué, dans le même cadre, les répercussions de la crise ouverte en Libye sur la sécurité et la stabilité régionale, particulièrement dans la région du Sahel où “les groupes terroristes qui y activent peuvent exploiter la situation créée pour s’accaparer d’un armement lourd et sophistiqué de nature à mettre en péril la sécurité dans cette région et bien au delà”. Au sujet de la question du Sahara occidental, M. Messahel a réaffirmé le soutien de l’Algérie aux efforts du secrétaire général de l’ONU visant à trouver une solution politique au conflit, prévoyant l’autodétermination du peuple sahraoui, conformément à la doctrine des Nations unies et aux règles du droit international en la matière.
Le ministre a salué, par la même occasion, les efforts déployés par le Royaume-Uni, au sein du Conseil de sécurité, pour permettre la mise en place d’un mécanisme de suivi et de surveillance des droits de l’homme au Sahara occidental, estimant qu’il est “anormal” que la Minurso soit la seule mission des Nations unies à ne pas inclure les droits de l’homme dans son mandat, malgré les appels répétés de la communauté internationale.
APS, 6/4/2011

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