Photo : Le Figaro.fr |
L’ancien Premier ministre français, Jean-Pierre Raffarin, entame ce mercredi, à Alger une visite d’une journée, très chargée et très attendue par les entreprises françaises pour les faire revenir sur le marché algérien. Jean- Pierre Raffarin, «Monsieur Algérie» désigné par le président Sarkozy pour relancer les relations économiques entre les deux pays, en panne en raison du froid qui a caractérisé les relations bilatérales, va rencontrer Mohamed Benmeradi, ministre de l’Industrie, de la PME et de la Promotion des investissements, désigné par le gouvernement algérien pour gérer les dossiers économiques avec Paris.
Jean-Pierre Raffarin rencontrera également les responsables d’entreprises françaises implantées en Algérie. L’ancien Premier ministre français sera probablement reçu par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia. Une rencontre avec le chef de l’État n’est pas impossible eut égard aux bons préjugées qui entourent l’ancien Premier ministre français et compte tenu de la relative embellie qui caractérise les relations algéro-françaises avec, notamment, à la tête de la diplomatie française de Michelle Alliot-Marie, qui est considérée comme une amie de l’Algérie.
La mission de Jean-Pierre Raffarin qui vise à débroussailler le terrain des relations économiques et de faire avancer une dizaine de projets, considérés comme stratégiques, intervient au moment où l’on note un mieux dans les relations bilatérales considérablement endommagées ces dernières années, par des positions hostiles de la France à l’égard de l’Algérie. On veut bien croire à Alger que le dernier véto de Paris au Conseil de sécurité pour empêcher une mission d’enquête au Sahara Occidental après l’intervention militaire marocaine dans un camp d’El Ayoun, est l’un des derniers avatars de la diplomatie Kouchner et des conseillers de l’Elysée qui continuent à voler au secours de Rabat.
La mission Raffarin fait suite précisément aux deux missions que Claude Guéant, secrétaire général de la présidence de la République accompagné de Jean-David Levitte, qui a la haute main sur la diplomatie à l’Elysée, a effectuées à Alger en février et en juin derniers. Se référant aux déclarations du Président Bouteflika, qui estimait en recevant Michèle Alliot-Marie que «nos relations se portent bien», Jean-Pierre Raffarin pense qu’il n’y a pas de crise entre les deux pays et que sa mission est «d’avancer ensemble sur un certain nombre de grands dossiers et, ensemble, de répondre aux défis qui sont les nôtres. Je connais les ambitions de l’Algérie de préparer l’après-pétrole, de faire que l’impressionnant capital de ses hommes, de sa jeunesse, que ses richesses, humaines comme naturelles, soient mobilisées au mieux pour le développement du pays.
Du côté français, à tous les niveaux et dans tous les secteurs, la volonté de coopérer avec l’Algérie, de s’inscrire dans le long terme est manifeste. J’en ai des témoignages tous les jours. Donc, pour moi, il n’y a pas de blocage ni de crise latente, mais une volonté partagée de progresser. » Les responsables politiques français qui aiment répéter que la France est de très loin le premier investisseur hors hydrocarbures, doivent comprendre que ces bonnes relations économiques ne peuvent aller sans une nette amélioration du climat politique entre les deux pays, car et selon le bon vieux proverbe français on ne peut avoir le beurre et l’argent du beurre.
Mokhtar Bendib
Mokhtar Bendib
Le Courrier d’Algérie, 24/11/2010
Soyez le premier à commenter